Sahara: qui est le successeur de Kim Bolduc à la tête de la Minurso?

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Revue de presseKiosque360. Après le départ de Christopher Ross et Kim Bolduc, l'ONU nomme un diplomate canadien pour diriger la Minurso. Stewart Colin connaît aussi bien le monde arabe que les coulisses de l’Union africaine.

Le 03/12/2017 à 23h14

La Minurso a un nouveau patron suite au départ de Kim Bolduc, diplomate dont le mandat a suscité des remous et des tensions avec les autorités marocaines. Akhbar Al Yaoum, qui revient sur cette nomination dans son édition datée de ce lundi 4 décembre, rappelle ainsi que Kim Bolduc, au moment où Ban ki-Moon était aux commandes, avait créé bien des polémiques, tantôt refusant les drapeaux marocains près du siège de la Minurso à Laâyoune, tantôt demandant à ce que les véhicules de la mission ne portent pas d’immatriculation marocaine.Le week-end dernier, Kim Bolduc a donc été remplacée par l'un de ses compatriotes, Colin Stewart.Le quotidien relève, à ce propos, que le diplomate canadien n’a essuyé aucun véto des membres du Conseil de sécurité.Pour le journal, avec ce nouveau patron, la page des tensions avec les responsables onusiens chargés du dossier du Sahara devrait être tournée.

Abdelmajid Belghzal, expert du dossier du Sahara, souligne d'ailleurs qu’avec la désignation de Stewart Colin, Horst Köhler, l’Envoyé personnel du SG pour le Sahara, instaure des «règles de professionnalisme, de neutralité et d’innovation».L’expert rappelle ainsi que le choix d’un diplomate canadien est significatif à plus d’un titre dans le nouveau virage que prend le dossier. A l’en croire, un Européen du Nord serait acquis aux thèses séparatistes, un diplomate du Bangladesh aurait été accusé de connivence avec le Maroc et l’Arabie saoudite, et un Américain aurait perpétué la mainmise des Etats-Unis sur le dossier.

Mais plus que cela, affirme Akhbar Al Yaoum, c’est sa grande connaissance des arcanes de l’Union africaine qui plaide vraiment en faveur de Stewart Colin qui a, d’ailleurs, servi plusieurs fois en tant qu’ambassadeur de son pays en Afrique. Il est, aussi, un expert de la gestion des conflits.De 1999 à 2004, par exemple, il a dirigé la Mission des Nations Unies dans le Timor Oriental, ainsi que l’administration transitoire de l’ONU dans cette même région.

Sa mission aujourd’hui, en plus de tourner la page des tensions suscitées par Bolduc entre la Minurso et le Maroc, est de contribuer à faire avancer les choses aux côtés de ses deux patrons directs et en collaboration avec les parties prenantes au conflit. 

Par Moncef El Fassi
Le 03/12/2017 à 23h14