Premières révélations sur le draft du rapport du S.G de l’ONU, António Guterres, dont la présentation est prévue courant avril devant le Conseil de sécurité. Le premier constat qui se dresse à la lecture du draft de ce rapport, obtenu par le360, est qu’il renvoie dos à dos et le Polisario et son mentor algérien qui tentaient misérablement d’impliquer l’Union africaine, ou encore l’Union européenne, dans le dossier saharien.
Envers et contre le tandem algéro-séparatiste, le rapport confirme clairement "le leadership onusien exclusif du processus politique engagé en 2017 à Manhasset, à New-York, pour trouver une solution politique au différend". Ainsi, au paragraphe 26 de la première mouture du rapport, le S.G de l’ONU, António Guterres, précise que lors des entretiens de son Envoyé personnel avec les responsables de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE), «ses interlocuteurs ont affirmé leur soutien à l’Envoyé personnel et ont reconnu le leadership de l’ONU dans le processus». Et vlan!
A ce sujet, et en se référant aux décisions de l’Union africaine, le document rappelle dans son paragraphe 74 que lors du 30e Sommet de l’UA, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont «appuyé le leadership de l’ONU dans la relance du processus de négociation» et se sont engagés «à coopérer pleinement avec l’Envoyé personnel».
Plus encore, le rapport ne mentionne nullement le contact qu’a eu l’Envoyé Personnel avec le commissaire algérien du Conseil de paix et sécurité relevant de l’Union Africaine, le dénommé Ismail Chergui. Il est clair que l’ONU ignore les cris d’orfraie algéro-séparatistes selon lesquels l’Union africaine «demeure saisie» du dossier saharien (propos du Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia).
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Mais passons, car le chahut provoqué par le binôme Alger-Polisario autour du dernier verdict de la Cour de justice de l’UE (CJUE) sur l’accord de pêche Maroc-UE, aura été finalement peine perdue. A aucun moment le rapport, de 16 pages et 90 paragraphes, ne se réfère audit verdict. L’ONU, comme le Maroc, considèrent que ce développement «n’est d’aucune pertinence pour le cadre onusien, qui demeure le seul cadre du traitement du dossier du Sahara».
La situation à Guerguerat, théâtre de violations à répétition commises par le front Polisario, occupe également une grande place dans le nouveau rapport du S.G de l’ONU. A ce propos, António Guterres réitère la position ferme de l’ONU quant à la présence du Polisario dans la zone de Guerguerate. En effet, dans son paragraphe 8, le S.G de l'ONU réaffirme «son appel du 6 janvier 2018, pour que le trafic commercial et civil ne soit pas entravé et qu’aucune action ne soit menée qui pourrait constituer un changement dans le statut quo de la zone tampon.
Réponse est ainsi apportée, et de la manière la plus claire, aux chimères entretenues, tout au long de l’année, par la partie adverse sur l’existence de soi-disant «territoires libérés». Dans le paragraphe 80 du rapport, Guterres, tout en appréciant l’action mesurée du Maroc, appelle le Polisario «à se retirer de la zone tampon comme il l’a fait en avril 2017».
Guterres enterre l’option du «référendum d’autodétermination»Tout comme l’année dernière, le SG de l’ONU, António Guterres ne fait nullement mention de l’option éculée et impraticable du «référendum d’autodétermination» prônée par Alger et le Polisario. Dans son paragraphe 78, la copie avancée du rapport confirme l’objectif du processus politique qui est de parvenir «à une solution politique sur la base des orientations données par les résolutions du Conseil de sécurité» depuis 2007. Ce processus, faut-il le préciser, a été engagé sur la base de l’offre marocaine d’autonomie, considérée par le Conseil de sécurité comme «une alternative sérieuse et crédible» au conflit créé par Alger autour du Sahara.
Or, l’implication de l’Algérie, déjà épinglée dans la résolution 5321 du Conseil de sécurité, est à nouveau pointée dans le projet de rapport du SG de l’ONU. António Guterres a en effet réitéré, dans le paragraphe 79, l’appel du Conseil de sécurité à l’Algérie pour «apporter une importante contribution au processus et renforcer son engagement dans le processus de négociation». Le projet de rapport coupe ainsi court aux machinations d’Alger, restée cramponnée à l’option «référendaire» désormais dépassée et insiste sur la nécessité de trouver «une solution politique basée sur le compromis et le réalisme».
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Dans le paragraphe 78, Gueterres a rappelé «que le Conseil de sécurité l’a chargé de faciliter les négociations entre les parties de bonne foi tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et de travailler avec réalisme et esprit de compromis». Ce sont les deux paramètres déjà introduits par l’ancien Envoyé personnel Peter Van Walsum qui a exigé de se départir des options extrêmes pour «parvenir à une solution politique mutuellement acceptable recommandée par le Conseil de Sécurité».
Les positions du Maroc mises en valeurDans le paragraphe 11 du document, Guterres reprend textuellement les 4 fondamentaux du discours du roi Mohammed VI, à l'occasion du 42e anniversaire de la Marche Verte: «aucun règlement n’est possible en dehors de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie»; «tirer les leçons des expériences passées sachant que le problème n’est pas de trouver une solution, mais plutôt de définir le processus à suivre pour y parvenir, sachant que les autres parties doivent assumer pleinement leur responsabilité dans la recherche d’un règlement définitif»; «le plein respect des paramètres définis par le Conseil de sécurité, seule instance chargée exclusivement de la question, pour progresser vers la solution politique»; «le refus catégorique de toute proposition obsolète et rejet de l’insertion de questions périphériques traitées par d’autres institutions compétentes»…
Dans son paragraphe 19, la copie avancée du rapport se réfère également à la position exprimée par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Internationale qui a affirmé «l’engagement continu du Maroc pour une solution politique basée sur l’Initiative d’autonomie de 2007, en réitérant que le règlement du conflit nécessitera l’implication de l’Algérie» dans le processus.
Dernier point important à retenir, et il n’est pas des moindres: les investissements du Maroc au Sahara marocain. Le paragraphe 12 du projet de rapport souligne en effet «que les investissements dans la région continuent et plusieurs projets ont été mis en œuvre et d’autres annoncés». Cela tranche clairement avec les allégations mensongères des autres parties sur la soi-disant exploitation «illégale» des ressources du Sahara marocain.