Abdelaziz Djerad n’aurait pas dû troquer ses lunettes d’académicien contre celles de Premier ministre. Et ce n’est pas l’Université Paris-Nanterre où il a décroché en 1981 son doctorat en sciences politiques, -son ticket d’entrée à la Primature le 28 décembre 2019-, qui dira le contraire. Pas plus d’ailleurs que le commun des observateurs qui ont eu le loisir d’écouter son laïus, pas plus tard qu’hier jeudi 13 février, devant l’Assemblée populaire nationale, quand, interrogé par les très respectables «élus» algériens, a fait une trop grande «embardée» sur le dossier du Sahara.
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"Notre pays ne s'ingère pas dans les affaires internes d'autrui, et ne veut pas qu'on porte atteinte à sa souveraineté nationale», a toussoté M. Djerad, qui semble avoir attrapé un virus bien pire que le Coronavirus, celui de l'insolence politic(h)ienne!
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"La position de l'Algérie est constante à l'égard de la cause sahraouie et de son peuple, car nous sommes en faveur des droits des peuples à l'autodétermination", s'est-il dédit au détour de la même phrase, posant ainsi un véritable défi à l’entendement.
Peut-on alors s’interdire de s’ingérer dans les affaires d’autrui et abriter, voire armer, sur son propre sol, une bande de séparatistes sans foi ni loi, au préjudice d’un autre État souverain, qui plus est uni au peuple algérien par des liens de sang, pour ne pas parler uniquement de la communauté de langue, de culture, de religion… ?
Question, M. Djerad: le Maroc s’est-il jamais ingéré dans les affaires intérieures de l’Algérie? Pourquoi vous acharnez-vous alors à fourrer votre «Nif» dans ses affaires intérieures?
Suivant le dé-raisonnement de l'universitaire Djerad, qui n'est finalement que la voix de ses maîtres coloration vert-kaki, le Maroc peut aussi aisément user du même «droit des peuples à l’autodétermination» et accueillir, sur sol, des "réfugiés" kabyles réellement opprimés, pour ne pas parler des Touaregs, qui ne demandent qu'à desserrer la poigne de la dictature militaire pour arracher leur droit à disposer d'eux-mêmes!
Voilà bien des «armes» que le Maroc pourrait utiliser mais qu'il s’est toujours interdit d'en user, conformément à son principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui.
Sachons raison garder, monsieur Djerad!