Une première visite maghrébine délicate, celle que vient d’entamer, ce mercredi 6 mai, à Laâyoune, une délégation de l’Internationale socialiste (IS), sous la présidence de l’ex-secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Juan Antonio Yanez. Une visite de deux jours pendant laquelle la délégation tiendra des rencontres, d’un côté, avec les autorités locales de Laâyoune, les unionistes, et de l’autre, avec les séparatistes de l’intérieur, avec à leur tête Aminatou Haïdar.
Bien avant cette «visite de terrain», le président de l’Internationale socialiste, membre dirigeant au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a eu, lundi dernier à Rabat, des entretiens avec le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), Khallihenna Ould Errachid.
Lors de cette rencontre, Khallihenna Ould Errachid, accompagné du SG du CORCAS, Maouelaïnin Ben Khallihenna Maouelaïnin, a abordé les derniers développements du dossier du Sahara, en particulier par rapport au processus politique de négociation sous les auspices des Nations Unies, relancé par l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc depuis 2007, et les termes de la résolution 2218, adoptée, fin avril, à l’unanimité des membres du Conseil de sécurité.
L’initiative de l’Internationale socialiste intervient alors que le processus de négociations, entamé en 2007 à Manhasset, New-York, est bloqué depuis 2008, en raison de la position contreproductive du lobby algéro-séparatiste. C’est dans ce contexte de blocage que s’inscrit l’initiative de l’IS qui veut «aider les parties à progresser dans la recherche de solutions mutuellement acceptables et encourager le processus de négociation qui se déroule sous les auspices des Nations Unies».
Seul hic, cette visite intervient alors que l’USFP, membre de l’Internationale socialiste, traverse la plus grave crise de son histoire. Une crise qui affaiblit gravement la position des socialistes marocains au sein de cette structure connue pour sa sensibilité aux slogans droit-de-l’hommiste. «La fragilité que connaît l’USFP à l’heure actuelle ne devrait profiter qu’au Polisario», relève un membre du CORCAS, rappelant que l’entité séparatiste a déjà profité du recul de l’USFP pour se faire admettre, en 2008, en tant que «membre observateur» au sein de l’Internationale socialiste.