Ce premier briefing de la nouvelle année 2019 intervient en application de la résolution 2440 adoptée le 31 octobre 2018, demandant au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de "tenir le Conseil de sécurité informé de l'évolution du dossier du Sahara, trois mois après l'adoption de la résolution ou à chaque fois qu'il le juge opportun".
Ce premier briefing intervient également un mois après les premiers pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario, Mauritanie), tenus les 5 et 6 décembre 2018 au siège de l'ONU à Genève, à la salle "Concordia", à l'initiative de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Köhler.
Il faut noter à cet égard qu'Alger, citée en tant que "partie" au conflit dans la résolution 2440, a été représentée à cette table ronde par son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.
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Il est ainsi attendu que la séance de "hearing" qui sera accordée à Horst Köhler par l'instance décisive de l'ONU soit consacrée à la présentation des résultats de la première table ronde de Genève, dont les thématiques ont porté sur «les opportunités et défis d’une véritable intégration régionale» et «les étapes futures du processus politique au Sahara».
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Pour rappel, le climat d'échange ayant empreint cette première table a été généralement qualifié de "positif". Et ce n'est surtout pas la confirmation par les quatre parties de leur participation à la deuxième table ronde, prévue fin mars et début avril prochain, qui dira le contraire.
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Ce ballet diplomatique s'inscrit dans le nouvel esprit que l'ONU veut imprimer au processus de dialogue bloqué depuis mars 2012, en raison du rôle contreproductif d'Alger, principale partie au conflit, restée cramponnée avec le Polisario à la thèse éculée et impraticable du "référendum d'autodétermination", "irréaliste" et "irréalisable", de l'aveu même du Conseil de sécurité, qui a été on ne peut plus clair pour saluer l'offre marocaine d'autonomie, seule alternative sur la table au conflit créé autour du Sahara.
Pour rappel, le mandat de la Minurso a été écourté depuis avril 2018 à six mois seulement, sous la pression de Washington, précisément le Conseiller du président Trump à la sécurité, "l'impatient" John Bolton, qui veut ramener "à tout prix" les parties à la table des négociations. Ce dernier n'en rate d'ailleurs pas une pour exprimer sa "frustration" quant à l'enlisement du processus politique, dont le principal responsable est Alger, véritable marrionnetiste du Polisario et de ce contentieux régional hérité de la Guerre froide.