Des dizaines de combattants de l’organisation terroriste Daech, qui a perdu ses positions en Irak et en Syrie, regagnent la zone du Sahel où les trafics battent leur plein. Cette zone est considérée comme le point de départ et l’axe de traversée des migrants vers la terre européenne, en transitant par le Maroc, l’Algérie et la Libye. D’où les risques d’infiltration de combattants de Daech, cachés parmi les réfugiés.
Ces risques augmentent aujourd’hui à un rythme spectaculaire, mettant en alerte les services sécuritaires marocains et leurs homologues européens. Cette préoccupation a été énoncée, jeudi, par le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération, Alfonso Dastis. Sujet qu’avait déjà soulevé, mercredi, le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak ElKhiyam, dans son dernier entretien avec le journal Le Monde, fait remarquer le quotidien Akhbar Al Youm, dans son édition du week-end des 10 et 11 février.
Et de préciser que Daech n’a pas disparu, après ses défaites en Irak et en Syrie, mais qu’elle s’est dirigée vers le Sahel et les autres zones agitées. Le patron du BCIJ a affirmé que les services sécuritaires marocains sont en état d’alerte et qu’ils prennent très au sérieux les risques d'infiltration des djihadistes parmi les migrants. De même, il a fait savoir que le Maroc coopère pleinement, en matière d’information et de renseignement, avec tous les pays menacés par ce danger dans la région. Dans ce cadre, le directeur du BCIJ a déploré le manque de coopération des services sécuritaires algériens et le fait qu’une partie du territoire de la zone est occupée par le Polisario, qui a des connexions avec les réseaux terroristes et les trafics en tous genres.