Les initiatives royales liées à la création d’une alliance des pays donnant sur la façade atlantique et au lancement du chantier d’accès des pays enclavés du Sahel à l’Océan Atlantique constituent «d’excellentes idées», non seulement pour former des alliances, mais pour enraciner la doctrine du développement économique régional, a estimé le politologue Mohamed Tajeddine Houssaini.
Répondant au régime d’Alger pour avoir accusé le Maroc d’avoir contribué à la dégradation de ses relations avec le Mali en organisant la conférence de Marrakech, le politologue a rafraichi la mémoire des caporaux algériens en leur rappelant que «la tension de l’Algérie avec le Mali avait commencé bien avant la réunion des quatre pays du Sahel dans la ville ocre».
«Si l’OTAN a été créée dans un objectif défensif et militaire, les deux initiatives royales visent la consolidation du partenariat social et économique», a rajouté ce professeur de droit international dans un entretien avec Le360.
«L’appel de Rabat a ainsi engagé les 23 pays signataires, donnant sur l’Atlantique, à faire fructifier leurs ressources naturelles, notamment maritimes au service du développement, du progrès et de la paix. Il s’agit pour ces pays de s’immuniser et de promouvoir les capacités individuelles en matière de ports, de transport et d’infrastructures en général», a-t-il estimé.
Selon lui, «la concurrence et la compétitivité par rapport aux puissances ne peuvent être bien gérées qu’à travers les alliances», ajoutant que «l’initiative royale offrant aux pays enclavés du Sahel d’accéder via les ports marocains à l’Atlantique est une idée géniale qui a surpris par sa teneur».
«Cette idée vise, d’après lui, à améliorer le sort de ces pays qui souffrent de la pauvreté, de la désertification et du terrorisme». La région est gravement impactée, a-t-il regretté, par «le terrorisme surtout après le déclin de la Libye et du Moyen-Orient». Et d’ajouter que «la zone du Sahel n’est pas un problème, mais une opportunité pour une meilleure exploitation des richesses au profit du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso».
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Le Maroc a lancé ce projet, a indiqué Tajeddine Houssaini «non pas pour imposer des vues ou un raisonnement, mais pour offrir l’idée essentielle que les pays du littoral doivent aider les pays enclavés du Sahel», et de rappeler que «le Maroc n’est pas à sa première contribution».
Cet universitaire a rappelé qu’en 2000 le souverain avait annulé la dette des pays du Sahel et exonéré ces pays des droits de douane. En outre, le Maroc est connu depuis longtemps pour avoir opté, dans le domaine diplomatique, pour la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, et la question de la Libye en témoigne.
«Le Royaume a abrité les négociations interlibyennes sans s’immiscer dans les affaires de ce pays, contrairement à l’Algérie dont le régime militaire vient d’être remis à sa place par les autorités maliennes», a souligné Tajeddine Houssaini en rappelant qu’Alger est le seul responsable de la dégradation de ses relations avec le Mali, un grand pays du Sahel.
Le Maroc, «un partenaire fiable et crédible»
À Marrakech, a-t-il précisé, le Maroc a proposé sans imposer quoi que ce soit aux participants de mener «une réflexion sur le projet en optant pour son enrichissement par des suggestions et des actes». Le même style de travail a été adopté par les amis du Maroc lors de la conférence des pays africains donnant sur l’Atlantique. Le Maroc, a affirmé le politologue, est considéré par ces derniers comme «un partenaire fiable et crédible».
Répondant à une question, il a indiqué que le droit maritime international accorde dans une disposition exceptionnelle «le droit aux pays enclavés de pouvoir bénéficier d’un accès maritime en exploitant le littoral des pays voisins». Revenant sur les perturbations créées par Alger avec les pays africains, le politologue a estimé que la junte algérienne trouve «un réel plaisir de dicter toujours ses ordres aux autres et d’étaler sa fausse et supposée suprématie, un rêve qu’elle n’a jamais réussi à réaliser», a conclu Mohamed Tajeddine Houssaini.