A 63 ans, dont près de quatre ans et demi passés en captivité au Sahel, l’activiste humanitaire allemand Jörg Lange a recouvré la liberté et pourra bientôt retrouver sa famille. Et ce, grâce aux services de renseignement marocains au Mali. C’est ce que rapporte, ce vendredi 9 décembre 2022, le magazine Der Spiegel.
Selon la même source, Jörg Lange a été remis hier, jeudi, par ses ravisseurs à des médiateurs marocains qui l’ont convoyé à l’ambassade allemande à Bamako, au Mali, où il a été pris en charge par des éléments de la Bundes kriminalamt (BKA, police criminelle allemande). Selon des sources sécuritaires allemandes, le désormais ex-otage se porte bien et va être rapatrié incessamment dans son pays.
Selon les sources du Spiegel, les services de renseignement marocains ont établi des contacts avec des groupuscules islamistes dans la région du Sahel pour obtenir la libération de l’otage allemand entre les mains de ravisseurs qui avaient exigé une rançon à sept chiffres. Mais la publication ne précise pas si une rançon a été versée ou non.
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Le calvaire de Jörg Lange a commencé le 11 avril 2018. Dirigeant l’ONG Help au Niger, il a été enlevé par des motards à la frontière avec le Mali en compagnie de son chauffeur qui a été libéré peu après. Depuis cette date, une cellule de crise avait été mise en place par le gouvernement fédéral allemand, mais toutes les tentatives de libérer Jörg Lange ont été infructueuses, y compris lors d’une mission spéciale menée par une équipe de soldats d'élite du Kommando Spezialkräfte (KSK).
Pendant ce temps-là, écrit Der Spiegel, les ravisseurs ont publié maints messages d’appel au secours de l’otage allemand, dont des lettres adressées à sa femme et à ses quatre enfants et ce, dans l’objectif d’obtenir une conséquente rançon.
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Les autorités allemandes, écrit la publication, partaient du principe que Lange a d'abord été enlevé par un groupe criminel, mais qu'il a ensuite probablement été vendu au groupe terroriste islamiste «Etat islamique au Grand Sahara» (EIGS). Les milices de l'EIGS enlèvent régulièrement des étrangers, la plupart du temps pour réclamer des rançons.
Résultat des courses et après de nombreuses tentatives infructueuses, la libération a été «relativement rapide grâce à l'aide des Marocains», conclut le Der Spiegel.