Mohamed Sajid, secrétaire général de l’UC, pourrait bien faire les frais de sa gestion des tractations pour la formation du gouvernement. Selon le journal Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 6 avril, certains dirigeants influents du parti auraient commencé à réunir des signatures pour l’organisation d’un congrès extraordinaire, et ce dans le but de destituer le secrétaire général.
La colère des caciques de l’UC est justifiée, affirme le journal, par le maigre butin que le parti a récolté lors de la répartition des portefeuilles ministériels. L’UC n’a pu décrocher qu’un seul ministère unissant, cependant, trois départements, soit celui du Tourisme, celui du transport aérien et celui de l’artisanat et de l’économie sociale. Cela dit, ce qui a attisé l’ire des dirigeants du parti, c’est la nomination d’Othmane El Ferdaous au poste de secrétaire d’Etat chargé de l’Investissement.
En réalité, affirme le journal, qui cite des sources proches du nouveau chef du gouvernement, le jeune El Ferdaous n’a pas intégré le gouvernement sous les couleurs de l’UC. Il est d’ailleurs le seul secrétaire d’Etat technocrate de l’équipe El Othmani. Le journal affirme, par ailleurs, que le choix du fils d’Abdellah El Ferdaous, avocat et dirigeant de l’UC avec lequel le parti avait eu des démêlés en justice, a été dicté d’«en haut», en raison de ses compétences et des nombreux diplômes qu’il a obtenus.
El Othmani lui-même a été séduit, affirme le journal, par la formation du jeune secrétaire d’Etat, à la fois lauréat d’une grande école de commerce, de sciences Po Paris et de l’ENA, l’école d’administration de référence qui forme les élites de la France.En outre, et selon le journal qui reprend des sources proches de Mohamed Sajid, ce dernier aurait plutôt bataillé pour faire entrer le porte-parole du parti, Hassan Abiaba, au gouvernement en tant que secrétaire d’Etat chargé de l’Artisanat. Ses efforts ont été vains puisqu’El Othmani avait déjà bouclé l’architecture de son gouvernement.
Bref, les détracteurs du secrétaire général de l’UC ont tenu, avec des membres du bureau politique, une réunion qui s’est prolongée tard dans la nuit du mardi au mercredi 5 avril et à l’issue de laquelle ils se sont partagé les tâches de la gestion du parti. En même temps, ils ont lancé une campagne de collecte des signatures pour réunir le quorum nécessaire à la tenue d’une réunion extraordinaire du Conseil national.