Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, envisage de limoger tous les directeurs régionaux de la santé. En fait, c’est le poste de directeur régional de la santé qui n’existera plus. Le ministère a décidé, en effet, d’aller de l’avant dans son projet de réforme qui prévoit, entre autres mesures, la dissolution de toutes les directions régionales de la santé et leur remplacement par des agences régionales de la santé (ARS), rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 17 juin 2021.
La création des ARS, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et administrative, rentre dans le cadre du plan de redéploiement du ministère à l’échelle régionale, explique le quotidien. La mise en œuvre de cette phase du schéma directeur de déconcentration administrative du ministère devrait intervenir entre cette année et l’année prochaine. Bien sûr, note le quotidien, ce redéploiement du ministère aux niveaux régional et local va apporter un changement radical dans la gestion de la carte sanitaire et de l’offre de soins.
Conscient de l’importance de la déconcentration administrative dans la gestion sanitaire, le ministère de la Santé a œuvré, depuis 2011, à la généralisation de la politique de décentralisation, rappelle le quotidien. Et ce, poursuit-t-il, par la création de directions régionales de la santé dans différentes régions du Royaume, ainsi que des délégations au niveau des provinces et préfectures. Plusieurs attributions ont été conférées à ces entités administratives déconcentrées en matière de gestion financière et des ressources humaines.
Aujourd’hui, le ministère s’apprête à franchir un nouveau pas. En effet, relève Al Akhbar, dans le cadre de la réforme amorcée du système de santé, il a été proposé de créer des agences régionales de santé dans différentes régions du Royaume sous forme d’établissements publics dotés de l’autonomie financière et administrative. Ces agences, qui remplaceront les directions régionales de la santé, pourront disposer de tous les pouvoirs et attributions nécessaires pour mener à la fois une politique sanitaire régionale et assurer la gestion des ressources financières et humaines, et des aspects relevant du domaine de la santé au niveau de la région.
Pour ce qui est de la concrétisation de cette nouvelle étape, il sera procédé au transfert définitif, à partir de la première année, de l’ensemble des attributions déléguées aux services déconcentrés. Le transfert des autres attributions et compétences interviendra à partir de la troisième année, à l’exception, bien sûr, de celles ne pouvant faire objet de transfert.
Font notamment partie des compétences et attributions qui ne peuvent être déléguées, les autorisations liées aux médicaments, produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Ces compétences et attributions ne peuvent faire l’objet de délégation ou de transfert aux services déconcentrés, car elles doivent être contrôlées par le laboratoire national de contrôle des médicaments et des spécialités pharmaceutiques relevant de l’administration. Le laboratoire national, qui dispose des capacités requises, est accrédité par l’Organisation mondiale de la santé et la Direction européenne de la qualité des médicaments et des soins de santé. Les autorisations relatives à l’exercice de la médecine par des médecins étrangers ne peuvent pas non plus être confiées aux services déconcentrés.