Malgré le contexte difficile, dont l’impact et les implications sont connus de tous, l’équipe Akhannouch est décidée à mettre en œuvre son programme. Doucement, mais sûrement, le gouvernement avance sur cette voie, commente l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 17 juin.
Sans perdre le cap, ni céder aux pressions que fait peser la conjoncture sur l’économie, et surtout sur les finances publiques, l’Exécutif continue de s’attaquer aux priorités qu’il s’est fixées dans son programme, dont la plupart font partie du programme du RNI, chef de file de la majorité. A la tête de ces priorités, l’école, la santé et l’emploi.
Ainsi, Aziz Akhannouch a saisi l’occasion de son passage, en début de semaine, devant le Parlement pour annoncer une réforme profonde dans le secteur de la santé. Formation, infrastructures de base, conditions de travail dans le secteur public, accès aux soins et digitalisation, nouvelles instances, tout y est. Et la mise en œuvre de cette réforme commence immédiatement.
C’est une réforme globale, puisqu’en même temps, une Haute autorité de la santé verra le jour prochainement dans le but de garantir la continuité et la qualité de la politique nationale en matière de santé. Une Agence nationale des médicaments et des produits de santé sera également mise en place au même titre qu'une Agence marocaine du sang. L’hebdomadaire a, du reste, passé en revue les grandes lignes de cette réforme d’envergure.
«Au vu de ce qui a été présenté, il semble que le plan d’action soit bel et bien précis, chiffré en termes de budget, planifié dans le temps avec des objectifs clairs et mesurables. Une réforme sérieuse de la santé sera probablement lourde, complexe, mais elle n’est pas insurmontable, en dépit de toutes les difficultés, notamment l’ampleur du déficit à rattraper», écrit l’hebdomadaire dans l’édito du même numéro.
Peu avant l’annonce de cette réforme, le chef du gouvernement présidait la cérémonie de signature d’une convention-cadre entre les ministres de l’Enseignement supérieur, de l’éducation nationale et le ministre délégué au Budget. L’objet de cet accord est le lancement de la formation d'une nouvelle génération d'enseignants. C’est encore une des priorités de son programme.
Là aussi, il s’agit d’un programme à la fois ambitieux et inédit. Étalé sur cinq ans, le programme, auquel le gouvernement a alloué un budget conséquent, vise à répondre aux besoins actuels et futurs en professeurs de différentes spécialités dans les cycles de l’enseignement primaire et secondaire et à faire des cursus de licence en éducation une voie principale d’accès aux métiers de l’enseignement. Le nouveau programme, qui démarre dès la prochaine rentrée, ambitionne d’atteindre 80% d’enseignants lauréats de ce système dans les classes à l’horizon 2026. En matière d’emplois, et alors que nous sommes à peine au milieu de l’année, les objectifs de 2022 sont atteints, ou, du moins, sécurisés.
Outre les emplois prévus par les programmes «Awrach» et «Forsa», qui ont été lancés il y a quelques mois, le secteur industriel à lui seul devrait permettre de créer quelque 200.000 emplois. Ces emplois seront créés dans le cadre du programme de relance industrielle (le Made in Morocco), qui compte un millier de projets. Ils ont été validés pour un total d’un peu plus de 40 milliards de dirhams d’investissement, précise l’hebdomadaire.
Bref, conclut La Vie éco, ce sont trois chantiers d’envergure qui sont lancés alors que le gouvernement n’a pas encore bouclé sa première année. Et ce n’est pas chose facile de mener une réforme lourde et profonde sur trois grands secteurs sociaux à la fois, tout en travaillant, en même temps, sur le chantier de la généralisation de la protection sociale et médicale et en jouant l’équilibriste pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.