Santé: un autre homme fort du département d’Aït Taleb passe à la trappe

Jamal Taoufik.

Jamal Taoufik. . DR

Revue de presseKiosque360. Le directeur de la Direction des médicaments et de la pharmacie vient d’être débarqué. Sous son mandat, la DMP a connu plusieurs dysfonctionnements. Il avait déjà été limogé en 2001 avant de revenir au poste sur proposition de l’ancien ministre Anas Doukkali.

Le 15/11/2019 à 20h51

Un autre homme fort du ministère de la Santé vient d’être débarqué. C’est ainsi que le chef du gouvernement a apposé son visa sur la décision du ministre de renvoyer le directeur de la Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP), Jamal Taoufik, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 16 et 17 novembre. 

D’après le quotidien, le désormais ex-directeur de la DMP n’a même pas eu le temps de faire ses cartons. Il n’a pas non plus accompagné le nouveau ministre Khalid Aït Taleb, comme les autres directeurs, lors de la présentation du budget de son département au Parlement.

Sous sa direction, explique le quotidien, la DMP a connu plusieurs dysfonctionnements. Des médicaments sont en effet en rupture de stock, certains difficilement trouvables en pharmacie. De même que la destruction de médicaments périmés sans jamais avoir été utilisés a fait perdre à l’Etat plusieurs dizaines de millions de dirhams.

Le responsable débarqué aurait également accordé, selon un rapport parlementaire, des marchés publics sur mesure à des entreprises qui ne disposent pourtant pas d’unités de production au Maroc, comme le précise la loi. Il leur a ainsi permis de gratter des parts importantes d’un marché estimé à 15 milliards de dirhams. Ce qui a eu des effets négatifs sur la production nationale de médicaments qui est passée d’une couverture de 80% des besoins du marché à 55% en peu de temps. On aurait également reproché à l’ancien directeur de la DMP l’absence de contrôle de dispositifs médicaux importés, ainsi que des écarts de prix énormes, allant de 10 et 100 fois le prix réel de certains dispositifs. 

D’après le quotidien Al Akhbar, qui aborde également le sujet dans son édition du 16 au 18 novembre, l’ex-directeur de la DMP avait déjà été limogé, en 2001, par feu Thami El Kheyari, alors ministre de la Santé, pour plusieurs transgressions. Entre autres griefs qui lui ont été reprochés alors, un conflit d’intérêt impliquant sa femme, qui détenait des participations dans plusieurs entreprises de production et de distribution de médicaments et avait bénéficié de plusieurs marchés passés par la DMP. Cela n’a, cependant, pas empêché le chef du gouvernement, souligne le quotidien, de valider la proposition de sa nomination à nouveau au poste, présentée par l’ancien ministre Anas Doukkali.

D’après le quotidien, l’ex-directeur de la DMP n’est pas le seul à avoir été débarqué par le nouveau titulaire du département de la Santé. Al Akhbar cite ainsi le cas du directeur des ressources humaines qui vient également d’être remercié. Le quotidien parle même d’une «liste noire» de directeurs centraux et responsables régionaux du ministère qui seraient tous aujourd’hui sur un siège éjectable.

Par Amyne Asmlal
Le 15/11/2019 à 20h51