Le sultan Moulay Youssef se serait retourné dans sa tombe ! La Grande mosquée de Paris, dont il fut le fondateur et qui revient de plein droit au royaume du Maroc, risquerait de passer indûment sous la tutelle du ministère algérien des Affaires religieuses et des Wakfs.
C’est en tout cas ce qui ressort d’une déclaration du titulaire algérien de ce portefeuille, Mohamed Aïssa, cité par l’agence France presse. «Les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l’Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l’ambassade d’Algérie à Paris», révèle son excellence le ministre Aïssa, sans se rendre compte du ridicule de sa démarche.
Une démarche qui, selon lui, s’appuierait sur «une loi française stipulant qu’un pays étranger qui finance une association de droit français peut, passés 15 ans, prétendre à la propriété de cette entité» !
Le génialissime ministre algérien des Affaires (très) religieuses oublie, à l’insu de son gré, que cette mosquée, véritable bijou architectural de style hispano-mauresque, revient par la force de l’histoire et de la loi au Maroc. A toutes fins utiles, il faut préciser au «ministre des Affaires louches» que la GMP, située dans le cinquième arrondissement de Paris, fut fondée par le sultan Moulay Youssef.
Hubert Lyautey, le résident général de France au Maroc depuis 1912, avait d’ailleurs encouragé le sultan marocain à réaliser ce projet en conseillant à la France «d’assumer son statut de puissance coloniale à travers des monuments et des manifestations emblématiques».
Il avait d’ailleurs fait le déplacement à Paris spécialement pour poser la première pierre pour la construction de ce bel édifice inspiré de l’Université Al Quaraouiyine de Fès, et dont la porte est une parfaite reproduction de la grande porte de la Medersa Bouanania, de Fès.
Seulement, il s’est trouvé que ce premier lieu de culte musulman en France métropolitaine construit en hommage aux soldats marocains morts pour la France est gérée par une société des Habous de droit français, dirigée par le très controversé franco-algérien Dalil Boubakeur.
C’est au nom de cette gérance que son pays, via le ministre des Affaires religieuses, veut maintenant faire main basse sur une mosquée dont la propriété revient entièrement au Maroc. Autrement dit, un acte d’escroquerie inqualifiable.