C’est un coup dur que la nouvelle station touristique «Taghazout bay» a subi le week-end dernier. Des consignes ont été données pour arrêter le chantier et démolir des constructions, des villas et une partie des hôtels non conformes aux lois de l’urbanisme. D’autres graves irrégularités ont été relevées sur le chantier et seront vie rectifiées. Tout porte à croire qu’un véritable «séisme», avec comme épicentre cette station, risque d’emporter plusieurs hauts responsables locaux et des acteurs publics, avec à leur tête la CDG qui est l’un des grands partenaires dans ce projet, affirme le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 17 février.
La décision d’arrêt du chantier et de démolition des villas et d’une partie des hôtels de la station a été prise après une visite sur le site d’une commission qui a pu relever une série d’irrégularités, précise le quotidien. Entre autres infractions, l’empiètement des constructions sur le domaine public, surtout la voie publique et les espaces verts, et les conditions de dégradation dans lesquelles se trouve la seule voie desservant et longeant cette station.
Tout a commencé samedi 8 février, relate Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour. Le roi, en visite dans la capitale du Souss, a décidé de se rendre dans la station pour une visite non programmée. Il est resté quatre heures sur place. Et ce qu’il a vu ne lui a pas du tout plu. Il n’était manifestement pas, écrit le quotidien, satisfait du déroulement des travaux dans cette station de 650 hectares, l'une des plus importantes en Afrique du Nord.
Huit jours plus tard, poursuit le quotidien, des bulldozers sont partis du siège de l’arrondissement de Taghazout en direction de la station avec pour consigne de mettre à plat tout ce qui n’est pas conforme au code de l’urbanisme et aux plans initiaux du projet. Trois grands hôtels, appartenant à des enseignes de renommée mondiale et toujours en cours de construction, en ont fait les frais. Une partie de ces constructions a été démolie. Quatre villas situées sur une surface de 160 m2 chacune ont subi le même sort. Mais, avant l’arrivée des bulldozers, les gendarmes et les membres des forces auxiliaires étaient déjà sur place et ont procédé à l’arrêt et à l’évacuation du chantier.
Pendant ce temps, les services de la wilaya de la région et les autorités locales étaient en état de mobilisation totale suite à cette colère royale, écrit de son côté le quotidien Akhbar Al Yaoum qui aborde le sujet dans son numéro du même jour. En effet, sur place, le souverain a vite constaté qui ce qui était sorti de terre ne correspondait pas au projet qui lui avait été présenté, quelques années plus tôt, au moment du lancement des travaux de la station. Des personnalités de haut niveau dont le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et l’inspectrice général de l’IGAT, se sont également rendus sur les lieux. De quoi mettre toute la wilaya en effervescence. Les responsables de la ville se sont mis au travail sans plus attendre et ont passé une nuit blanche à plancher sur les plans de ce projet. La première décision est tombée samedi 15 février, très tôt dans la matinée.
Ainsi, dans une mise en demeure paraphée par le caïd de la localité de Taghazout, à laquelle le quotidien a pu avoir accès, la responsable légale de Madaef, une filiale de la CDG, qui n’est autre que l’ancienne secrétaire d’Etat Mounia Boucetta, a été invitée à démolir, sous 48 heures, les constructions réalisées par cette entreprise qui ne sont pas conformes au plan initial et au code de l’urbanisme. Il s’agit de quatre villas construites sur le domaine public et de deux chambres dans l’aile sud de l’hôtel Hyatt Regency, en cours de construction, qui ne sont pas prévues dans les plans, écrit le quotidien.
D’après Akhbar Al Yaoum, la commission ad hoc créée pour plancher sur ce projet continue ses travaux et, à chaque fois qu’elle constate une irrégularité, une décision est immédiatement prise pour la rectifier. C’est que, selon le quotidien, le projet a subi de nombreuses modifications par, notamment, le recours à la procédure de dérogation en matière de l’urbanisme.