Au lieu d’encourager la création d’entreprises, certains centres régionaux d’investissement font tout le contraire. C’est le cas dans certains de ces établissements où les fonctionnaires peuvent carrément bloquer les dossiers qui leur sont soumis pour étude.
Le quotidien Assabah, qui aborde ce sujet dans son édition du lundi 16 avril, cite le cas d’un fonctionnaire du CRI de Rabat-Salé-Kénitra qui bloquerait pratiquement tous les projets qui lui sont soumis pour instruction et approbation. Et ce, malgré les multiples interventions auprès de ses supérieurs qui ne peuvent rien face à ses pratiques. Les victimes de ses atermoiements ont même été jusqu’à saisir le ministre de l’Intérieur, mais rien n’y fait, précise Assabah.
C’est un cas parmi d’autres, note le journal affirmant qu’une commission d’inspection diligentée par le ministère de l’Intérieur a relevé plusieurs dysfonctionnements du genre dans différents CRI. Entre autres irrégularités relevées, le refus de valider certains dossiers par les directeurs des CRI, et parfois par des walis et gouverneurs, pour des raisons personnelles qui n’ont rien à voir avec les procédures en vigueur ni avec la nature du projet et la qualité du dossier fourni.
La mission a également relevé plusieurs anomalies qui empêchent ces centres d’accomplir la tâche pour laquelle ils ont été créés. De manière générale, les CRI, du moins la plupart, ont montré leur incapacité à gérer la déconcentration de l’investissement et améliorer l’attractivité des régions en la matière. Ce qui a incité les services centraux à plancher sérieusement sur la question.
Le ministère de l’Intérieur a donc décidé d’entamer une opération de réorganisation desdits centres, que certains responsables auraient transformés en «vaches à lait». Par cette réorganisation, le ministère vise, entre autres, le renforcement de leur gouvernance pour accélérer la cadence de l’investissement dans les régions.
C’est ainsi que, citant des sources du ministère de l’Intérieur, le quotidien affirme que les directeurs de tous les centres régionaux d’investissement vont changer. La liste des nouveaux titulaires de ces postes est déjà prête, elle n’attend que sa validation en Conseil des ministres. Ces nominations devraient intervenir en même temps qu’un vaste mouvement dans l’administration territoriale, précise le journal.