Régulièrement, de vraies petites guéguerres naissent dans les deux hémicycles du Parlement, celui des députés de la Chambre des représentants et celui des conseillers, car certains d’entre eux souhaitent ardemment faire partie de certaines missions effectuées à l’étranger, qu’ils qualifient communément de «diplomatie parallèle».
C’est d’ailleurs ce qui vient de se dérouler dernièrement, lors de la visite d’une délégation de députés marocains en Roumanie et lors de déplacements dans plusieurs capitales d’Amérique latine.
Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger vient d’interpeller les membres du Parlement sur cette question précise.
Selon Assabah qui, dans son édition de ce mardi 16 janvier 2024, rapporte avoir interrogé des interlocuteurs à ce propos, «des parlementaires sont ‘sortis bredouilles’, ‘sans aucune responsabilité’, des (...) deux Chambres de l’hémicycle, et exercent des pressions sur leur parti politique pour que celui-ci les appuie, afin qu’ils représentent le Royaume dans des missions effectuées auprès de membres de Parlements étrangers, dans des forums internationaux et auprès d’instances internationales».
Président du Centre d’Afrique du Nord des études, des recherches et des évaluations des politiques publiques, Rachid Lazrak a affirmé au quotidien que «les voyages, qui deviennent des séjours touristiques, des virées de shopping et le moyen d’obtenir d’autres avantages financiers, ont pris le pas sur la défense des causes du pays et de ses intérêts suprêmes lors des missions des parlementaires, qui devraient plutôt coopérer avec d’autres instances parlementaires pour exercer leur influence à l’échelle régionale et à l’international».
Ce constat a conduit Rachid Lazrak à critiquer le manque d’«efficacité et d’efficience de cette action diplomatique pour contrer les manœuvres orchestrées par des parties hostiles à l’intégrité territoriale».
Pour ce chercheur, «les missions parlementaires partisanes devraient être conçues sous l’angle d’une action patriotique, et non dans une logique de calculs étroits et de récompenses» que décerneraient des partis politiques.
D’ailleurs, Assabah explique, à ce propos, que de plus en plus de députés et de conseillers au Parlement critiquent les défaillances de cette «'diplomatie parallèle’, qui devrait prendre des initiatives qui se fondent sur des actions communes et non sur des réactions».