Le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, accuse le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani de connivence avec les lobbies défendant les intérêts catégoriels et sectoriels exclusifs. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 30 novembre, que le leader istiqlalien reproche à l’Exécutif de favoriser ces groupes de pression via des mécanismes leur permettant de se tailler des lois sur mesure. Intervenant devant une session du Conseil national du parti, tenue à distance samedi dernier, Baraka a déclaré que «le gouvernement ne traitait pas les intérêts des lobbies avec la même intransigeance et rigueur qu’il le fait avec les intérêts du peuple et les propositions de l’opposition».
Et Baraka d’affirmer que tous les efforts déployés par l’opposition, notamment par l’Istiqlal, pour améliorer les conditions de vie des citoyens, ont buté contre un mur de refus systématique. En parallèle, poursuit le patron istiqlalien, les projets de loi de Finances sont devenus, ces dernières années, un domaine fécond pour l’activisme des lobbyistes. Ce qui constitue pour Nizar Baraka un précédent dangereux dans la vie politique et la sécurité juridique au Maroc. D’ailleurs, poursuit-il, des groupes de pression ont pu obtenir des décisions gouvernementales en leur faveur, dans le cadre d’une politique pour enrichir les riches et appauvrir les pauvres.
Le quotidien Assabah rapporte que le leader istiqlalien n’a pas mâché ses mots envers le gouvernement, l’accusant de protéger la rente et les privilèges et de dilapider les deniers publics. Et Baraka d’appeler, à sa manière, à lier la responsabilité à la reddition des comptes en disant: «Nous n’exonérons pas le gouvernement de ses responsabilités et de ses erreurs, comme l’ont fait ses prédécesseurs. Arrêtez cette parodie! Arrêtez la dilapidation des ressources du pays et récupérez l’argent du peuple, sinon vous serez complices, au moins par votre silence et par votre immobilisme».
Abordant le dossier du Sahara marocain, le secrétaire général de l’Istiqlal a rappelé l’appel de Laâyoune émis par les partis qui, en 2018, préconisaient la création d’un front politique pour la défense de l’intégrité territoriale. Ce front doit être une plateforme pour coordonner les initiatives et les mécanismes d’influence et renforcer la diplomatie politique et populaire pour soutenir la cause nationale et affronter les thèses hostiles, conclut Nizar Baraka.