Les campagnes électorales sont toujours rythmées par des promesses ambitieuses. Et pour leur donner plus de poids, leur annonce est souvent précédée par une mise en contexte qui dresse un tableau plutôt pessimiste de la situation. C’est l’exercice auquel semble se plier aujourd’hui l’Istiqlal en perspectives des prochaines élections. Son secrétaire général, Nizar Baraka, a fait porter la responsabilité de la détérioration de la situation sociale d’une partie des Marocains par la politique du gouvernement actuel, puis dans un deuxième temps par le contexte sanitaire imposé par la pandémie.
Dans son édition du vendredi 27 août, Al Ahdath Al Maghribia s’intéresse à la présentation faite par Nizar Baraka mercredi dernier du programme électoral de l’Istiqlal. Lors de celle-ci, écrit le journal, le SG du parti de la Balance s’est montré optimiste, arguant que sa formation se donnera comme priorité de sortir le pays de la crise qu’il subit à cause de la pandémie, mais aussi à cause des politiques adoptées par l’actuel Exécutif.
L’ancien ministre de l’Economie et des finances a même parlé d’un million de Marocains qui auraient basculé dans la pauvreté, alors qu’ils faisaient il y a peu encore partie de la classe moyenne. De même, il a relevé qu'une certaine couche de la société s'inquiète de la perte d’emploi ou des faillites d'entreprises.
En termes de chiffres, ajoute le quotidien, Nizar Baraka a promis dans son allocution un accompagnement au profit de 200.000 ménages chaque année pour les sortir de la pauvreté. A travers un soutien accordé dans le cadre du projet du registre national, l’Istiqlal espère ainsi toucher un million de familles vivant actuellement dans la pauvreté.
Par ailleurs, force est de remarquer que les promesses du parti de la Balance intègrent une partie des doléances de la classe moyenne. Parmi elles, une baisse de la pression fiscale. Nizar Baraka annonce ainsi un engagement à baisser les impôts supportés par les ménages, en introduisant une déduction fiscale sur les frais de scolarité des enfants.
Dans le cadre du soutien social, ajoute Al Ahdath al Maghribia, on notera également des promesses destinées aux personnes âgées qui bénéficient de la gratuité des services de santé. On promet aux plus jeunes un dispositif de rémunération du service civil volontaire, un prolongement des bourses universitaires six mois au-delà de l’obtention des diplômes, ou encore le lancement d’une banque de projets qui leur sera spécialement dédiée.
Et comme pour appuyer ces promesses, le SG de l’Istiqlal a profité de la présentation de ce programme pour rappeler que son parti «a toujours respecté ses engagements». Il en veut pour preuve la réalisation d’au moins 85% du programme électoral lorsque Abass El Fassi et l’Istiqlal avaient mené le gouvernement par le passé.
Sur un autre registre, oon attendait cette sortie de Nizar Baraka au sujet des alliances éventuelles que pourrait nouer son parti après les élections s’il arrivait à les remporter. A ce sujet, il est resté ouvert, assurant qu’il n’existe aujourd’hui aucune ligne rouge au sein de l’Istiqlal. Toute alliance est, selon lui, possible tant que les autres partis qui la forment partagent les mêmes engagements du programme électoral.