C’est la première fois que sept partis politiques, de l’opposition comme de la majorité, signent un communiqué commun dans lequel ils accusent le PJD de tromperie. Cela en réaction à un communiqué antérieur, diffusé par le parti islamiste, dans lequel il accuse les autorités d’entraver l’action des associations qui lui sont proches, les empêchant ainsi de mener une campagne électorale avant l’heure.
L’Istiqlal, l’USFP, le MP, le PAM, le RNI, l’UC et le parti de la liberté et de la justice sociale accusent ainsi le PJD de «diffuser et de colporter des allégations à caractère dangereux dans le but d’induire la population en erreur». Cela s’est passé à Chaouen, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 27 mai. Les sept partis ont décidé, après cette initiative, de créer, en toute légitimité et dans le respect de la loi, précise le journal, un front commun afin de prémunir les citoyens contre ces pratiques.
Plus loin, dans ce communiqué diffusé par les sept formations politiques, ces dernières accusent le parti islamiste de dupliquer, à l’échelle locale, un comportement autoritaire et opportuniste dans lequel il excelle au niveau central. La représentation locale du parti, affirme le communiqué repris par Al Akhbar, a tendance à faire passer un message insidieux en direction de la population, lui signifiant qu’il est le seul à même de la représenter et de défendre ses intérêts. Ce faisant, poursuit la même source, le parti islamiste alterne le discours de la victimisation et les pratiques moralement condamnables pour gagner la sympathie des citoyens.
Bien plus, poursuivent les sept formations politiques, le parti islamiste a tendance à oublier que la véritable mission des institutions constitutionnelles est de servir le citoyen et défendre ses intérêts, réduisant ainsi la mission de la commune à des actions à caractère caritatif, mais dont la portée est éminemment électorale. En même temps, ces partis dénoncent la propension des élus du PJD, majoritaire au conseil communal, à privilégier les associations proches du parti au moment de la répartition des subventions de la commune réservées au tissu associatif local.
Le PJD est également accusé de combattre toutes les initiatives locales prises par la société civile et les acteurs politiques dont il n’espère aucune retombée électorale. Cela dit, le PJD avait diffusé un communiqué incendiaire dans lequel il accusait les autorités locales d’avoir interdit des manifestations, au demeurant non autorisées, dans les rues de la ville. Il accuse également l’autorité locale d’empiéter sur l’action communale. La commune, rappelle le quotidien, avait aménagé ces espaces au bénéfice d’une association proche du PJD qui devait y organiser un «festival des nuits du ramadan» au profit de l’enfance et de la jeunesse de la ville.