"Serviteurs de l'Etat": Transparency Maroc sort de son silence

DR

Revue de presseKiosque360. Pour Transparency Maroc, les lois sont utilisées pour servir les intérêts d'une minorité de privilégiés, au détriment de l’intérêt général. L'instance souligne, par ailleurs, les obstacles qui empêchent la justice de suivre son cours.

Le 02/08/2016 à 20h08

Transparency Maroc sort de son silence dans l’affaire des "serviteurs de l’Etat". L’instance vient de déclarer que l’attribution d’un lot de terrain au wali de Rabat à un prix très bas trouve son fondement légal dans le décret daté de 1995 et sa légitimité dans le fait qu’il est devenu normal de récompenser lesdits "serviteurs de l’Etat", comme l’indique un communiqué commun du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Economie et des finances.

Mais souligne Transparency Maroc, l'accord de lots de terrains, se justifiant d'une récompense de l’Etat et de certaines lois, n'a d'autre but que de servir les intérêts de certains, plutôt que l’intérêt général, souligne Assabah dans son numéro de ce mercredi 3 août.

L’association rappelle, à titre de comparaison, un décret similaire, portant le numéro 193-16 et daté du 21 janvier 2016, décret relatif à la manière dont les dépenses liées aux remboursements, règlements et réductions fiscales sont gérées.Pour Transparency Maroc, le texte en question exclut du contrôle les opérations citées. «Ce qui est en soi une preuve de l’utilisation de la loi pour créer une opacité. C’est pourquoi l’instance a remis en cause ce décret en demandant son annulation», rapporte le journal.

Par ailleurs, l'association affirme que beaucoup de noms sur la liste des bénéficiaires de ces terrains «sont connus pour avoir amassé des fortunes grâce à leur proximité avec le pouvoir en se permettant des dépassements afin de profiter des biens publics placés sous leur responsabilité».

Même quand ces anomalies sont signalées, regrette Transparency Maroc, les obstacles qui se dressent lorsque la justice veut suivre son cours permettent aux bénéficiaires d’éviter de rendre des comptes.

Pour finir, l’association exige la publication de toutes les lois et tous les décrets avant leur mise à exécution, afin de maintenir un climat de transparence.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 02/08/2016 à 20h08