Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a signé, mardi 14 décembre, la décision de révocation du doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Settat d’où est parti le scandale du "sexe contre bonnes notes".
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 16 décembre, qu’Akhannouch a pris cette décision sur la base d’un rapport accablant rédigé par l’inspection générale du ministère de l’Enseignement supérieur. Chose qui contredit les informations ayant indiqué que le doyen avait présenté sa démission lors de son audience par la commission d’inspection. Laquelle commission a été chargée de mener une enquête sur cette affaire de sextorsion par le ministre de tutelle, Abdellatif Miraoui.
L’éclatement de ce scandale a dévoilé, en effet, que cette faculté souffrait de nombreux dysfonctionnements, notamment la falsification des notes. Le quotidien Assabah rapporte que le rapport de l’inspection générale a révélé des violations dans la gestion des mémoires des lauréats du master ainsi qu'une défaillance dans la gestion administrative et pédagogique par le doyen de la faculté. Ce dernier ne vérifiait pas les épreuves des examens après leur correction et accorde une liberté totale aux enseignants. Pis encore, ajoute le rapport, les encadrants des mémoires peuvent changer à l’insu de la direction et sans concertation avec le superviseur initial. Un professeur aurait même confié à la commission d’inspection que 26 étudiants ont eu des notes alors qu’ils étaient absents.
Par ailleurs, le rapport signale qu’un seul professeur encadrait une centaine d'étudiants en licence et en master rendant impossible la soutenance des mémoires. Il détient alors le monopole de l’octroi des notes et de la réussite de nombreux étudiants. «Ce qui lui permet d'exercer du chantage en exigeant aux étudiants des contreparties pécuniaires et des faveurs sexuelles aux étudiantes», souligne Assabah.