Il est un ancien pilote de chasse qui, confie-t-il à Le360, suit avec une attention particulière l’affaire du crash du F16 marocain dans la région yéménite de Saâda. Contacté par Le360, Ali Najab, dont l’appareil, un Mirage F5, a été abattu par un missile sol-air du Polisario, le 10 septembre 1978, confie avoir «peu d’espoir» que Yassine Bahti sort indemne de cette épreuve. «À supposer même qu’il ait pu s’éjecter de son appareil, il aurait fallu le secourir dans les premières 48 heures pour ne pas mourrir de déshydratation», estime cet ex-vétéran de la guerre du Sahara, étayant son propos par les «fortes chaleurs» qui touchent le Yémen, en particulier la région de Saâda, où l’appareil s’est écrasé. «Cette région n'est ni hospitalière, ni boisée ; et les ressources en eau y sont rarissimes», relève-t-il.
«J’étais en stage de formation dans le sud de l’Iran, en 1973, du temps où le Shah présidait encore aux destinées de ce pays. Nous naviguions sous une température de 45 degrés à l’ombre. Je peux imaginer ce qui serait arrivé à Yassine Bahti s’il était parvenu à s’éjecter et atterrir dans une région aussi dépourvue que Saâda», soutient Ali Najab.
Interrogé sur les raisons du crash, l’ex-aviateur n’exclut aucune piste, y compris celle du vol à basse altitude. «S’il naviguait trop bas, il n’est pas exclu qu’il ait heurté une colline», présume-t-il, ajoutant que, face à cette éventualité, le pilote n’aurait pas eu le temps d’actionner son siège éjectable. Une thèse plausible, au regard de la déclaration du chef de l'escadrille marocaine où se trouvait Yassine Bahti, affirmant ne pas avoir vu le jeune lieutenant s’éjecter de son appareil. Ali Najab nous explique que l'option du vol à basse altitude peut s’expliquer par la volonté d’échapper aux radars ennemis et ainsi d'éviter d’être abattu par des missiles électromagnétiques à usage radar.