Trois élus de la province de Sidi Kacem, parmi lesquels un parlementaire, ont été interdits de quitter le territoire national. Deux d’entre eux s’apprêtaient à passer par le port de Tanger Med tandis que le troisième allait prendre l’avion à l’aéroport Rabat-Salé, rapporte Al Akhbar du week-end (11 et 12 mai).
Un parlementaire, un président de conseil provincial et un président de commune font l’objet d’une enquête diligentée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) relative à la transformation d’un complexe social en hôtel classé. Lequel hôtel a été cédé à des particuliers en contrepartie d’une valeur locative modique. Des sources proches du dossier soulignent que les trois responsables devaient être entendus mardi dernier par la BNPJ sur ordre du procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat mais ils n’ont pas répondu aux convocations à comparaitre.
Il en est de même pour un haut responsable qui a quitté son poste quand il a appris que les éléments de la BNPJ s’étaient rendus au siège de la province pour l’auditionner. Les enquêteurs ont par ailleurs convoqué le conseiller de la commune qui avait déposé une plainte auprès du procureur général du Roi chargé des crimes financiers près la cour d’appel de Rabat. Le plaignant accuse plusieurs élus de la province de constitution de bande criminelle, falsification et dilapidation des deniers publics.
Auparavant, les éléments de la police judiciaire avaient auditionné les responsables de l’Agence urbaine de Sidi Kacem et de l’agence urbaine de Kenitra ainsi qu’un cadre de la direction des domaines de l’État. Le délégué provincial de l’administration de l’Entraide nationale a été pour sa part convoqué au siège de la BNPJ à Casablanca. A son retour de cette audition, il a fait savoir à ses proches que la cession du complexe social est tout à fait conforme sur le plan juridique.
Il a oublié, relaie Al Akhbar, que seule la justice est habilitée à déterminer l’illégalité ou la légalité des procédures de cession de complexe social. Un complexe qui a été construit avec l’argent public mais qui a été indument cédé à des particuliers en contrepartie d’un loyer qui suscite beaucoup d’interrogations. D’autant que l’État a alloué à ce projet une enveloppe budgétaire de 15,5 millions de dirhams.
La direction des domaines de l’État l’a cédé le 30 juin 2011 à la délégation de l’Entraide nationale via un contrat de location à tacite reconduction signé pour la location d’un lot de terrain de 5.268 m2 pour une durée de dix ans. Sauf que l’accord de partenariat sur les travaux de construction et d’équipement du centre d’accueil et de formation continue s’inscrivait dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale.