Social: les syndicats haussent le ton sur fond de grève générale

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Revue de presseKiosque360. Les syndicats affûtent leurs armes en menaçant de recourir à une grève générale, à moins que le gouvernement ne revienne à la table des négociations pour reprendre le dialogue social interrompu depuis plusieurs mois. Une escalade qui se profile à cinq mois du scrutin communal.

Le 13/01/2015 à 00h30

Akhbar Al Youm, dans son édition de ce mardi 13 janvier, nous apprend que des syndicats ont décidé d'adresser, ce mardi, une mise en demeure au gouvernement et notamment à Abdelilah Benkirane qu'ils enjoignent de rétablir le dialogue social, sous menace d'une grève générale.Selon ce journal, la Fédération démocratique du travail (FDT, courant de Mohamed Fatihi) et l'Union générale des travailleurs (UGTM) que dirige Mohamed Kafi Cherat, compagnon de Hamid Chabat, menacent de recourir à la grève générale alors que l'Union marocaine du travail (UMT) et le courant d'Abderrahman El Azouzi de la FDT insistent sur la reprise du dialogue social.Dans une déclaration publiée par Akhbar Al Youm, ce responsable a rappelé que ce dialogue avec le gouvernement devait reprendre le 10 décembre, mais la disparition tragique d'Abdellah Baha a retardé les pourparlers. "Nous ne pouvons plus accepter le renvoi sine die de cette réunion", a-t-il menacé.Les centrales syndicales (FDT de Fathi, l'UGTM et l'UMT) réclament que le cahier des revendications soit un tout indivisible. L'ensemble des doléances, y compris la question de la réforme des régimes de retraites, devront être examinées lors de la reprise du dialogue social, selon M. El Azouzi.Une source proche du gouvernement a pour sa part qualifié de "surenchères politiques" la réaction des syndicats. E ce pour deux raisons. "La première, d'après cette source gouvernementale, est liée à l'approche des élections professionnelles où les centrales espèrent attirer un électorat leur permettant de mieux se positionner alors que la deuxième tend à affaiblir les courants qui divisent les syndicats", notamment au sein de la FDT.Cette source gouvernementale a assuré que la reprise du dialogue social figurait à l'agenda d'Abdelilah Benkirane, mais la disparition subite d'Abdellah Baha ainsi que les déplacements impromptus du chef de gouvernement à l'étranger ont retardé cette échéance.Cette reprise du dialogue risque cependant de buter une nouvelle fois sur l'intransigeance, d'une part, des syndicats qui considèrent que la réforme paramétrique des retraites n'est qu'une partie de la réforme globale des régimes de retraites et, d'autre part, du gouvernement qui se déclare déterminé à faire passer la réforme des retraites en juillet, sa date butoir, via le parlement.Une chose est sûre, un grand fossé sépare le gouvernement et les syndicats sur un grand nombre de sujets.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/01/2015 à 00h30