La diplomatie marocaine s’est déployée activement pour affronter les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe au Caire. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 8 septembre, que le Maroc s’est opposé à l’insertion, par la Tunisie, d’un paragraphe dans un texte concernant TICAD 8. Le Royaume a, en outre, contribué à la condamnation de l’ingérence iranienne dans les affaires marocaines ainsi que dans l’enrichissement du texte relatif à l’enrôlement d’enfants. Sans oublier la leçon donnée aux intéressés en matière de responsabilité dans l’accueil des sommets arabes.
Le ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita a, en effet, déclaré devant le Conseil de la Ligue arabe que «le prochain sommet (à Alger) doit se tenir sur la base d’un engagement de responsabilité loin de tous calculs étroits et de logique dépassée». Et Bourita de poursuivre, «il faut faire une lecture objective de la réalité du monde arabe qui est miné par des différents et des conflits bilatéraux, des manœuvres externes et internes visant la division ainsi que le soutien au séparatisme et le déclenchement des conflits frontaliers, ethniques, sectaires et tribaux».
Le ministre a également abordé le soutien à la cause palestinienne au vu des développements successifs qu’a connus ce dossier. La défense de cette cause, poursuit-il, doit se faire avec des moyens ainsi que des méthodes réalistes et pragmatiques loin de la logique de la surenchère et de l’instrumentalisation politique. Évoquant la crise avec la Tunisie dans une déclaration accordée à la presse au Caire, le ministre Bourita a tenu à rappeler que «la position du Maroc par rapport à l’accueil grave et inacceptable par le président tunisien du chef de la milice séparatiste n’a pas changé».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’autre objectif atteint par le Maroc au cours de cette réunion ministérielle de la Ligue arabe concerne la condamnation de l’enrôlement d’enfants. En effet, le conseil de la ligue arabe a remercié le Maroc pour l’élaboration d’un projet annexe au «plan global pour mettre fin aux opérations d’enrôlement des enfants dans les conflits armés et terroristes». Enfin, le Royaume a remporté une énième victoire sur ses adversaires avec la condamnation par le Conseil de la Ligue arabe de l’ingérence de l’Iran dans ses affaires. Le quotidien Al Akhbar, qui traite le même sujet, s’est focalisé sur les signaux qui garantissent la reconstruction de la confiance au sommet arabe.
En tout cas, la décision du l’autorité suprême du Maroc de participer au sommet d’Alger ne surprendrait ni les pays arabes, ni même les Algériens. Le roi Mohammed VI a toujours prôné la main tendue et le bon voisinage malgré la persistance des dirigeants algériens dans leurs gestes hostiles envers le Maroc. Encore faut-il que l’Algérie s’abstienne de commettre tout acte, aussi anodin soit-il, envers Maroc qui saborderait le sommet.
Le pays hôte ne peut pas inviter un pays voisin tout en lui fermant les frontières, ni encore brandir le slogan de l’unité arabe tout en portant atteinte à son intégrité territoriale. Autant dire que le Maroc n’espérera rien du prochain sommet arabe sans un changement dans la position de l’Algérie. Car si le voisin de l’Est persiste dans sa démarche conflictuelle, le sommet arabe va reproduire les mêmes pratiques que par le passé mais qui auront des répercussions encore plus graves.