C’est la première fois qu’un dirigeant du FLN (2013-2016) brise l’unanimisme du régime algérien autour de la «question du Sahara occidental». Amar Saâdani, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait déclaré jeudi 17 octobre, dans une interview exclusive à notre confrère «TSA», que le «Sahara est marocain et rien d’autre», estimant par ailleurs que «l’argent versé au Polisario, avec lequel ses membres se baladent depuis cinquante ans dans les hôtels de luxe, doit revenir à Souk Ahras, El Bayadh, Tamanrassset et autres villes».
L’ex-SG du parti présidentiel, au pouvoir depuis l’Indépendance de l’Algérie (1962), avait donc cassé l’un des principaux dogmes de la politique extérieure algérienne, qui n’a d’ailleurs jamais fait mystère de son hostilité à l’intégrité territoriale du Maroc. L’usage voulait que cette déclaration inédite «mérite» tout au moins une réaction de la part du département algérien des Affaires étrangères, souvent si prompt à «dégainer» quand il s’agit de défendre «le consensus algérien absolu» autour du prétendu «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
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Or une fois n’est pas coutume, l’establishment algérien ne s’est toujours pas manifesté pour réagir. Un silence officiel qui, jusqu’à preuve du contraire!, laisse penser que la sortie d’Amar Saâdani n’aurait jamais eu lieu si elle n’avait été «autorisée» par l’une des hautes sphères du pouvoir. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater cette crainte exprimée par quelques confrères algériens «embedded» (embarqués) par la machine de propagande séparatiste du polisario, pointant une supposée proximité de l’ex-SG du FLN, Amar Saâdani, du nouvel homme fort d’Alger, le chef d’état-major de l’armée algérienne, le Général Ahmed Gaïd Salah.
D’autres confrères, moins avertis, versent dans un certain «occidentalisme» primaire, en attribuant la sortie audacieuse de M. Saâdani à une prétendue volonté de «flirt» avec la France et les États-Unis d'Amérique, en se positionnant à leurs yeux comme étant cet «homme de la situation» capable de «fédérer les voisins maghrébins et amener le régime algérien à dépasser certains de ses dogmes qui l’empêchent de s’intégrer dans une dynamique régionale et internationale».
Au-delà de ces supputations médiatiques non prouvées, de surcroît minoritaires, il y a lieu de préciser, -et c’était attendu-, que seul «le comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui» s’est manifesté via un communiqué où, à l'instar des pleureuses grecques, il s’est répandu en imprécations contre l’ex-SG du FLN, accusé tantôt d’être «opportuniste» tantôt d’être «irresponsable» au regard de son statut d’ex-dirigeant du parti présidentiel, le FLN.
Cela dit, la sortie de M. Saâdani n’en reste pas moins vraie. Il a au moins le mérite de la clarté et du courage.
À tout seigneur, tout honneur.