Il semble que la culture de «donneur de leçon» soit si bien ancrée chez certains, en Europe, que même le changement de paradigmes imposé dans le monde par la crise sanitaire ne parvient pas à la remettre en cause. La preuve nous est donnée cette fois par cette question que se pose des médias: comment le Maroc peut-il être meilleur que des pays comme l’Allemagne dans sa gestion de la campagne de vaccination?
Assabah, dans son édition du lundi 1er mars, prend ainsi l'exemple d'un article publié récemment par le prestigieux magazine allemand Welt, où la question est posée. Comme le souligne le quotidien arabophone, il ne faudrait certainement pas voir dans cette publication un éloge du Maroc, que les dernières statistiques mondiales relatives à la vaccination anti-covid-19
placent dans le top ten, parfois devant des puissances mondiales. Certes, le magazine allemand insiste, dans son article, sur le fait que le Maroc gère bien mieux que l’Allemagne la campagne de vaccination. Sauf que, pour Assabah, la lecture doit se faire entre les lignes. En effet, l’angle choisi pour le traitement de cet article ne fait pas forcément honneur au Maroc. Car la question que pose réellement la publication allemande, ajoute le quotidien, est de savoir «comment un pays sous-développé et pauvre comme le Maroc peut nous dépasser, nous les puissants Allemands».
Est-ce donc un miracle que le Royaume réussisse mieux que «les puissants Allemands» dans sa gestion de la crise sanitaire? Pour Assabah, le seul fait de poser cette question est une preuve de cet état d’esprit de certains Européens qui ne gardent du Maroc que cette image laissée par la période coloniale. Or, comme le souligne le quotidien, même si le Maroc a ses propres problèmes, c’est tout de même un pays qui a bien des atouts qu’il fait valoir à chaque fois que l’occasion se présente. Le Maroc, ajoute la même source, est un pays qui a su se développer avec ses moyens et en misant sur ses forces. Et des crises comme celle de la pandémie de Covid-19 lui permet de rappeler à ceux qui en doutent encore ce dont le Royaume est capable.