La visite officielle que le roi Mohammed VI effectuera à partir de mercredi en Chine augure d'une nouvelle ère dans les relations de coopération entre Rabat et Pékin et permettra de consolider le partenariat que les deux pays veulent stratégique, approfondi et exemplaire, a affirmé l’ambassadeur de Chine au Maroc, Sun Shuzhong.
"Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Maroc en 1958, les deux pays ont toujours entretenu de bonnes relations de coopération et d'amitié", a souligné le diplomate, chinois dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la visite royale en Chine.
"Nous allons inaugurer une nouvelle ère de coopération plus concrète et pragmatique, non seulement dans le domaine politique, mais couvrant également les volets économique et de développement", a-t-il assuré, ajoutant que la confiance mutuelle qui marque les relations entre Pékin et Rabat constitue "la pierre angulaire de l'amitié entre nos deux peuples et nos deux pays" qui se considèrent "amis, frères et partenaires".
L’ambassadeur chinois a, dans ce sens, appelé au renforcement de la coopération entre les deux pays qui, a-t-il rappelé, "partagent une longue histoire d'amitié", et à l'appréhension, de part et d'autre, de leurs spécificités.
"La compréhension mutuelle est un préalable indispensable pour mobiliser tous les facteurs de coopération: investissements, échanges ou encore transfert de technologie…", a-t-il fait savoir.
En outre, M. Sun a plaidé pour la promotion des échanges culturels entre les deux pays qui "partagent une histoire millénaire bien ancrée", notamment parmi les jeunes, précisant, à cet effet, que le gouvernement de son pays a créé deux Instituts "Confucius" au Maroc, alors qu’un Centre chinois est en cours de réalisation dans le Royaume. La Chine avait également envoyé sa première mission médicale au Maroc en 1975 et plus de 1.500 volontaires médicaux ont travaillé dans le royaume, a-t-il ajouté.
Le diplomate chinois a, de même, relevé que son pays a déjà entrepris des mesures pour la promotion de l’échange universitaire et culturel avec le Maroc, notamment à travers l'octroi annuellement de bourses à des dizaines d'étudiants marocains, notant que la Chine "cherche toujours à renforcer davantage ces échanges".
Un volume d’échanges de 3,5 milliards de dollarsÉvoquant les relations économiques, M. Sun a rappelé qu’en 2015, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 3,43 milliards de dollars US, soit une légère baisse de 1,7 % par rapport à l’année précédente.
La Chine a, ainsi, exporté des marchandises d’une valeur de 2,9 milliards de dollars vers le Maroc et en a importé pour 530 millions de dollars. Les exportations chinoises vers le Royaume consistent essentiellement en des produits de textile, des appareils électroménagers, des équipements industriels, du thé et des articles d’usage courant, tandis que les engrais phosphatés et les produits de mer s’accaparent la part du lion des exportations marocaines vers l’Empire du milieu.
Concernant le solde commercial largement en faveur de la Chine, il a estimé qu’"on ne peut rester otage d’une mentalité classique focalisée sur la balance commerciale, mais l'on doit également se concentrer sur la balance de paiement, tout en y incorporant trois facteurs clés, à savoir les services, le tourisme et les investissements".
Dans ce sens, il a appelé les professionnels du tourisme au Maroc à tirer profit des opportunités offertes par le marché touristique chinois, ainsi que par le potentiel de ce marché gigantesque, sachant que les Chinois sont parmi les touristes qui dépensent le plus lors de leurs séjours à l’étranger.
A propos des investissements chinois au Maroc, il a relevé qu’ils couvrent, entre autres, la pêche, la transformation plastique, l’assemblage de motos et les minéraux, expliquant que 28 entreprises chinoises sont implantées dans le Royaume et emploient une main-d’œuvre constituée de près de 1.100 ressortissants chinois et de 3.000 Marocains.
Il a également fait état du secteur de l’énergie, notamment renouvelable, parmi les grands projets de coopération entre le Maroc et la Chine.
D'autre part, M. Sun a affirmé que le Maroc occupe une position géographique importante et stratégique qui le place en tant que passerelle entre l’Afrique, l’Europe et les pays arabes, ce qui lui confère un statut très spécial.
Dans cette perspective, "nous pouvons travailler ensemble pour conquérir le marché africain, mais également s’imposer économiquement en Europe", a-t-il signalé, appelant à développer une relation de coopération "ouverte à l'ensemble des partenaires".