Hassan Berkani, qui avait été élu le 16 août 2021, avant d'être écarté de la présidence de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Casablanca-Settat suite à une décision de la cour d’appel administrative, a été réélu hier, vendredi 23 septembre 2022, à la tête de cette instance.
Rappelons que la date du lundi 19 septembre 2022 avait été retenue pour un nouveau suffrage après l’invalidation de l’élection de Berkani, mais a été reportée au vendredi 23 septembre, faute de quorum.
Tout au long de cette session extraordinaire de l’assemblée générale de la CCIS de Casablanca-Settat, des altercations verbales et des échanges de coups ont eu lieu entre les électeurs pro-Hassan Berkani et les pro-Cherqui Ferhane (également candidat à la présidence de la Chambre, du Mouvement populaire [MP]), notamment à propos du mode de vote à adopter. Les cris incessants s'entendaient depuis la rue, où s'étaient rassemblés une dizaine de journalistes, interdis de couvrir les élections.
Les avis étaient mitigés. Les partis de la majorité -le Parti de l'Istiqlal (PI), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM), et l’Union socialiste des forces populaires (USFP)-, qui ont sorti, le 20 septembre 2022, un communiqué pour se prononcer pour l’élection de Hassan Berkani étaient pour une séance de vote publique, tandis que les partis de l’opposition, dont notamment le MP, se sont mis d’accord sur une session de vote à huis clos.
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Mais, ce n’est pas seulement le mode de scrutin qui posait problème. En effet, Ferhane s’est retiré de la session de vote après avoir été agressé. Approché par Le360, il a déclaré qu’il allait déposer un recours devant la justice pour contester les conditions du déroulement du vote.
Il a notamment soutenu que l’élection a été entachée par plusieurs irrégularités, tout en contestant les pratiques dolosives auxquelles le président déchu aurait eu recours pour assurer son élection, telles que l’interdiction de la présence d'huissiers de justice et des médias pour documenter et garder une trace du déroulement du scrutin.
Dans une déclaration à la presse, Hassan Berkani a, pour sa part, affirmé que les élections se sont passées dans de bonnes conditions, rejetant en bloc les déclarations de l'opposition. Il a aussi précisé avoir remporté 83 voix et a salué la composition du nouveau bureau élu à 52 voix, espérant que son élection relancera l'activité de la Chambre.
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Pour rappel, Berkani avait perdu son poste à la suite d’un jugement en appel du tribunal administratif de Rabat. Un jugement qui confirmait celui, antérieur, émis en première instance par le tribunal administratif de Casablanca. C'est à la suite de cette décision qu'il a été procédé ce vendredi à l’élection du bureau de la CCIS de Casablanca-Settat et, bien évidemment, du nouveau président.
L'élection de Berkani et de son bureau avait été annulée en raison d’un vice de forme. En effet, les nouvelles instances dirigeantes avaient été élues non pas à la majorité absolue des membres, mais à la majorité des présents lors de la session élective.
En 2021, la liste présentée par Berkani, où huit membres sont issus de l’Istiqlal, a recueilli 72 voix sur les 140 membres présents. Mais, il fallait le vote de 75 membres sur un total de 148 pour que l’opération de l’élection du bureau soit irréprochable, selon les dispositions de l’article 30 de la loi 38-12 portant statut des Chambres de commerce, d'industrie et de services.