Le gouvernement a émis le souhait de rencontrer les centrales syndicales pour reprendre le dialogue social dès la rentrée de septembre. Toutefois, cette invitation reste officieuse puisqu’elle émane de certains canaux ministériels et non pas du chef du gouvernement.
Selon certaines sources, cette procédure indirecte vise à tâter le pouls des organisations syndicales avant que le gouvernement ne leur adresse une invitation officielle.
Ce premier contact arrive dix jours après le discours royal prononcé à l’occasion de la fête du trône dans lequel le roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité du maintien du dialogue social. Discours au terme duquel les syndicats ont adressé, chacun de leur côté, des lettres au gouvernement, l’invitant à retourner à la table des négociations. Mais jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont reçu aucune réponse officielle de la part de l’Exécutif.
Notre confrère Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 8 août, que des sources syndicales considèrent que «Saad-Eddine El Othmani a ignoré l’appel des syndicats en essayant de faire passer son message par des canaux non officiels, ce qui est inacceptable de la part d’un chef de gouvernement». Ce qui n’empêche pas les syndicats d’affirmer: «Nous comptons sur une grande mobilisation au cours de la prochaine rentrée sociale en septembre et nous attendons le gouvernement pour un nouvel round de négociations sur des points essentiels que nous lui avons soumis auparavant».
Pour ce faire, les syndicats s’appuient sur le discours royal qui, pour eux, était clair. Et de rappeler que le gouvernement est tenu de respecter cet engagement et d’exécuter les instructions royales. L’Organisation démocratique du travail (ODT) a, dans la lettre qu’elle a adressée à Saad-Eddine El Othmani, appelé tous les partenaires sociaux à «prendre leurs responsabilités pour dépasser les crises socioéconomiques et engager un véritable dialogue sur les politiques publiques afin d’arriver à un consensus sur les sujets de développement économique, social et culturel».
Et l’ODT de poursuivre: «Nous devons éluder toute récupération politique et éviter toute velléité d’exclusion afin de faire parvenir aux responsables politiques les voix de toutes les organisations représentant la société civile, les milieux économique et culturel». La lettre précise toutefois qu’il faut commencer par les centrales syndicales, celles des travailleurs comme celles des retraités, ainsi que par les associations de la société civile représentant les chômeurs lauréats des facultés.