Loin d’être mue par un simple souci de défense et de promotion des droits de l’Homme et de la liberté d’expression et de presse, cette résolution, votée prétendument à l’initiative d’un groupe parlementaire de gauche, «s’inscrit clairement dans une campagne visant à ternir l’image du Maroc et à contrarier ses intérêts supérieurs et ses ambitions légitimes, son émergence en tant que puissance régionale à la rive sud de la Méditerranée portant ombrage au vieux voisin», a souligné M. Tamek dans une tribune sous le titre «Le discrédit moral d’une Europe décadente».
Comme preuve des mauvaises intentions sous-tendant cette résolution, il a mentionné le fait qu’«elle a évoqué des points qui n’ont rien à voir avec l’objet qu’elle s’est assignée».
Ainsi, le texte entériné par le parlement européen est allé jusqu’à «reprocher au Maroc «l’occupation du Sahara Occidental», la marginalisation du Rif et sa gestion du dossier de la migration transméditerranéenne alors même que l’Union européenne et ses États membres concernés ont toujours prisé haut sa coopération en la matière», a souligné M. Tamek, notant que la résolution «a poussé l’ignominie jusqu’à ne faire du cas Radi qu’un prétexte pour agresser le Royaume».
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«Les contradictions flagrantes et les basses manœuvres d’une Europe décrépite ne sont que des signes et des preuves que, dans le regard de l’opinion internationale, elle n’est pas, et donc n’a jamais été, l’autorité morale qu’elle prétend être», a-t-il soutenu.
Il a cité, dans le même ordre d’idées, des exemples concrets de cette politique de deux poids deux mesures suivie par l’Europe. «Comment, en effet, vit-elle l’irréprochable partialité qu’elle observe dans sa couverture médiatique de la guerre en Ukraine?! Comment a-t-elle pu sans scrupules interdire à des sportifs et des artistes russes de participer aux manifestations qu’elle organise et au monumental Dostoïevski de rayonner dans ses librairies (des Lumières)?!», s’est interrogé M. Tamek.
«Comment peut-elle accuser indûment et sans preuves le Royaume d’utiliser le programme Pegasus pour surveiller des journalistes marocains et espionner des chefs-Etat européens alors qu’elle produit et utilise elle-même des logiciels pareils ?! Alors qu’elle se permet de condamner le Maroc pour avoir "corrompu" des eurodéputés dans le cadre du lobbying qu’il exerce au sein du parlement européen pour défendre la cause de son intégrité territoriale, pratique au demeurant réputée légitime et commune, elle passe sous silence sa propre corruptibilité pour ne pas écorner sa fausse bonne conscience d’elle-même», a-t-il enchaîné.
Cette politique à géométrie variable montre qu’ «au lieu de traiter ses propres contradictions, l’Europe cherche en vain à se donner une nouvelle santé morale, en ayant l’outrecuidance de juger de la situation des droits de l’homme et de la liberté d’opinion et de presse dans un État souverain doté de ses propres mécanismes de prévention des violations des droits de l’Homme et des libertés et de jeter le soupçon sur ses institutions judiciaires dont l’indépendance est garantie par sa Constitution», a martelé M. Tamek.
«Alors qu’elle crée des vagues médiatiques impressionnantes autour des affaires de viol portées en justice dans ses pays membres, elle passe sous silence les actes de viol, de violence et de trafic d’êtres humains perpétrés contre des confrères (ou appartenant à la communauté LGBT) par des détenus de droit commun dont elle prétend prendre la défense dans des supposées poursuites à caractère politique», a-t-il relevé.
En conclusion, M. Tamek a indiqué qu’«il semble que l’Europe, qui, de l’aveu même des siens, est en déclassement économique et géostratégique avancé, se retrouve dépourvue de tout crédit moral».