Malgré les efforts de plusieurs membres du secrétariat national du PJD de faire revenir Mustapha Ramid sur sa décision de se mettre à l’écart de son parti, le ministre d’Etat aux Droits de l’Homme et ex-bras droit de Saâd-Eddine El Othmani, reste inflexible, explique le quotidien Assabah dans son édition de ce vendredi 18 juin.
Une source proche de Ramid aurait affirmé au quotidien arabophone que si Ramid est un habitué des démissions, puis des rétractations, sa décision est cette fois-ci irréversible. Et ce, pour plusieurs raisons. Sans parler de ses problèmes de santé devenus récurrents, Ramid trouve surtout incompréhensible que le gouvernement décide d'une chose, avant que le groupe parlementaire du PJD qui le soutient vote contre cette même décision. Un clin d’œil à la récente loi sur la légalisation de l’usage à des fins utiles du cannabis.
Mais la raison principale de la colère de Ramid serait, selon Assabah, le refus de son parti de l’écouter quand il a exigé du PJD de tout faire pour laisser un autre parti diriger le prochain gouvernement et de renoncer ainsi, si tant est que cela dépend du PJD, à un 3e mandat successif. Il s’agit, selon Ramid, d’ouvrir la voie à la mise en œuvre d’un autre programme, tout en évitant de faire du gouvernement «une marque déposée estampillée PJD», selon le quotidien.
Pour ce faire, Ramid aurait conseillé de bien doser les candidatures du parti islamiste lors des prochaines législatives, en axant sur le qualitatif et non sur le quantitatif à travers la non-présentation de candidats ou listes dans certaines circonscriptions. Cette proposition ayant été refusée par tous les membres du secrétariat national du PJD, Ramid a réagi en gelant ses activités au sein du parti.
Mais le 3e mandat du PJD à la tête du gouvernement est loin d’être gagné d'avance, comme le pressent déjà la direction de ce parti, face à la dynamique des candidatures des autres partis qui peuvent le coiffer au poteau, explique Assabah, lors des prochaines élections.
Reste à savoir si Mustapha Ramid, très respecté par les militants du PJD pour avoir éteint de nombreux incendies internes, va revenir aux affaires lors du prochain congrès du parti islamiste, où le poste de secrétaire général semble lui tendre les bras.