La chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme près de l’annexe de la cour d’appel à Salé a rendu son jugement, jeudi dernier, dans l’affaire des membres de la cellule terroriste appelée «wilaya de l'Etat islamique au Maghreb Al-Aqsa». Les onze accusés ont écopé de peines de prison ferme allant de 10 à 14 ans, soit un total cumulé de 132 ans. Les mis en cause originaires de Tanger, Berkane, Safi, Fès, El Hoceima, Sidi Slimane et Chefchaouen ont été poursuivis pour des chefs d’inculpation ayant trait au terrorisme: constitution d’une bande criminelle, incitation à commettre des actes terroristes, apologie du terrorisme et panification d’opérations de destruction sur le territoire national.
Les investigations réalisées par le BCIJ après le démantèlement de cette cellule à Tanger, Safi et Fès, ont montré que les accusés étaient liés à l’organisation terroriste sous l’appellation de la «wilaya de l'Etat islamique au Maghreb Al-Aqsa». Ils se sont affiliés à Daech et ont planifié de commettre de graves actes terroristes qui visaient la sécurité et la stabilité des institutions de l’Etat. L’enquête a révélé, en outre, que les onze accusés dont la plupart sont des natifs des années 90 avaient des orientations extrémistes qu’ils ont exprimées publiquement en prêtant allégeance à l’organisation terroriste de Daech.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du samedi 15 février, que les services du BCIJ ont détecté les activités des membres de la cellule sur les réseaux sociaux où ils faisaient l’apologie de Daech et tentaient de commettre des opérations terroristes au Maroc. Les accusés ont, en outre, fait l’éloge des actes terroristes commis par les disciples de Daech dans plusieurs régions du monde. Les membres de cette cellule, dont la plupart habitaient à Tanger, Fès et Safi, ont essayé de se rendre dans les foyers de tension en Syrie et en Irak pour prêter main forte à Daech.
Ils ont par ailleurs décidé de créer une base arrière et un point de départ des extrémistes et des combattants pour commettre une série d’opérations de destruction après avoir réceptionné des armes et des munitions introduites au Maroc par l’un de leurs acolytes. Les investigations ont montré que les accusés se sont partagés des fichiers électroniques où l’on explique comment fabriquer des armes et des engins explosifs. Ils avaient d’ailleurs commencé à expérimenter quelques échantillons des armes fabriquées localement dans des zones désertes.