«Le Maroc demeure le seul partenaire stratégique fiable de la France. Forte de sa légitimité religieuse, la dynastie alaouite (…) conduit une politique intelligente dans la région et sur les confins de l’arc sahélo-saharien», souligne le chercheur, qui analyse les enjeux du Sommet du G5 Sahel qui se tient ce lundi 13 janvier dans la ville française de Pau, à l’initiative du président français, Emmanuel Macron.
«Afin de contrer le littéralisme belliqueux et fanatique de l’Etat islamique, Mohammed VI, Commandeur des Croyants, promeut les dimensions artistique, philosophique et strictement spirituelle de l’Islam», souligne Jean-Sylvestre Mongrenier, dans cette analyse intitulée «Les enjeux géopolitiques du Sahel et de la lutte contre le fanatisme: une vision d’ensemble».
Le chercheur ajouter qu’en s’évertuant à promouvoir une des confréries les plus importantes d’Afrique de l’Ouest, la Tijaniyya, dont le mausolée du fondateur est situé à Fès, «l’objectif du Maroc est bien de s’imposer comme leader d’un courant religieux fondé sur la wasatiyya et susceptible de contrer les discours radicaux».
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Le chercheur souligne dans ce contexte la nécessité de soutenir une telle démarche. «Il va sans dire qu’une telle politique doit être soutenue: la lutte contre le fanatisme (…) se joue également dans les domaines de la théologie, de la mystique et de la spiritualité», affirme l’auteur de cette analyse, pour lequel «il importe que cette entreprise de longue haleine soit conduite par les représentants d’un Islam à la fois enraciné et traditionnel, prioritairement soucieux du salut de leurs coreligionnaires».
Dans cette analyse, Jean-Sylvestre Mongrenier, de l’Institut Thomas More, souligne que pour le chef de l’Etat français, la finalité de ce sommet est de «réaffirmer» l’engagement français sur ce front (la lutte contre le terrorisme au Sahel) et de renforcer la coopération avec les Etats du Sahel.
Face à la multiplication des attaques djihadistes au Sahel, le président français Emmanuel Macron réunit ce lundi 13 janvier, en soirée à Pau, dans le sud-ouest de la France, ses homologues de cinq pays de la région.
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En plus des présidents des pays qui composent le G5 Sahel (Idriss Déby Itno du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Keita du Mali et Mohamed ould Cheikh El Ghazouani de Mauritanie), ce sommet accueillera aussi le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les affaires étrangères, Josep Borrel.
Ce sommet, qui devait avoir lieu le 16 décembre dernier, avait été reporté suite à l'attaque meurtrière ayant ciblé, le 11 décembre dernier, l’armée nigérienne dans le camp d'Inates, faisant 71 morts et une trentaine de disparus.
Selon l’Elysée, ce sommet de Pau devra «réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il permettra également de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel».