Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, a révélé que le Maroc avait démantelé 185 cellules terroristes et arrêté plus de 3.000 terroristes. Il a indiqué que ces structures et ces individus étaient en relation avec des organisations en Afghanistan, en Irak, en Syrie, dans les pays du Sahel et dans d’autres foyers de tension dans le monde.
Le ministre a rappelé que, vu sa position stratégique, le Maroc devait combattre la criminalité transnationale, qu’elle soit liée au terrorisme, au trafic de drogue ou à la traite des êtres humains. Le royaume, a-t-il ajouté, élabore ainsi, depuis des années, une stratégie pour lutter contre ces menaces. D’autant, précise-t-il, que le phénomène du terrorisme a évolué, notamment en matière de cybercriminalité, et qu’il est devenu impératif de trouver les parades adéquates.
Le ministre délégué, rapporte Assabah dans son édition du vendredi 23 novembre, a rappelé que les organisations terroristes s'étaient rabattues sur les nouvelles technologies pour diffuser leur idéologie. Elles ont, ainsi, réussi à recruter des volontaires pour en faire des loups solitaires dont il faut surveiller les mouvements et les connexions. Lors de son intervention jeudi, à Rabat, au forum «Africa Security», le ministre délégué a affirmé que le Maroc avait mis en œuvre sa stratégie pour protéger les sites électroniques publics et faire face aux tentatives de piratage des organisations terroristes qui essaient de récupérer les données privées pour les exploiter dans leurs actes criminels.
Le ministre délégué a mis en exergue le rôle de l’administration de la défense nationale dans la protection des sites et la consolidation de leurs capacités défensives contre toute attaque électronique. Boutayeb a ensuite indiqué que le royaume avait adopté, ces dernières années, une nouvelle approche pour lutter contre le terrorisme à travers la réconciliation. Pour ce faire, l’Etat a mobilisé le Conseil national des droits de l’Homme, les Oulémas, ainsi que des programmes d’aide sociale comme l’INDH, pour réintégrer des ex-détenus impliqués dans des activités terroristes.
Le ministre délégué a indiqué que le Maroc était devenu un point de passage essentiel vers l’Europe pour plusieurs organisations criminelles qui s’activent dans la traite des êtres humains et l’immigration clandestine. Ces trafics, ajoute Boutayeb, ont été à l’origine de la multiplication des attaques contre les postes-frontières de Sebta et Mellila, surtout après que l’Etat a mis fin au trafic dans les frontières de l’Est.
Le ministre délégué a affirmé que la défaite de Daesh en Irak et en Syrie avait impacté négativement la situation dans le Sahel. Le retour des combattants de ces zones, souligne-t-il, a renforcé dangereusement les organisations terroristes. Ces groupes ont réussi à utiliser les ressources des trafics d’armes, de la drogue et de la traite des humains pour financer des attentats contre les personnes et les institutions dans les pays du Sahel.
De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires africaines, Mouhcine Jazouli, a mis l’accent sur les problèmes de l’immigration clandestine et ses dangers sur les pays du Nord et du Sud. Et de préciser que 80% des migrants se déplacent à l’intérieur de l’Afrique, tandis que 20% circulent à travers le monde. Il s’agit de 7 millions de migrants africains dont 1,5 million sont considérés comme des émigrés clandestins, conclut le ministre.