Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi à l'unanimité de ses quinze membres une résolution dans laquelle il invite tous les Etats à améliorer la coopération judiciaire internationale en matière de lutte contre le terrorisme.
La résolution, soumise par l'Espagne qui assume la présidence tournante du Conseil en décembre, demande, notamment, aux Etats d'envisager d'"établir des lois et des mécanismes appropriés de nature à favoriser la coopération internationale la plus large en matière de lutte contre le terrorisme".
Le texte invite en outre les Etats à communiquer des informations sur les combattants terroristes étrangers, y compris leurs données biographiques et biométriques. Il importe, précise le Conseil, que ces informations soient inscrites «dans les listes nationales de personnes à surveiller et les bases de données multilatérales de contrôle».
Le Maroc se voit donc contraint de partager toutes les données dont il dispose sur ses «terroristes» avec des enquêteurs internationaux. Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 17 et 18 décembre, il s’agit principalement des données biométriques et des profils d' extrémistes. Ces données devraient être mises à la disposition des enquêteurs, ainsi que des juges d’instruction dans le cadre de la coopération sécuritaire internationale.
Le Maroc sera également tenu de partager les registres de ses ressortissants soupçonnés d’appartenir à des organisations extrémistes.
Le royaume reste, selon le journal, l’un des principaux pays concernés par cette décision en raison notamment de la présence de centaines de ses ressortissants sur les fronts de combat en Syrie et en Irak. Sans oublier qu’un grand nombre des ressortissants des pays européens combattant sur ces deux fronts sont également originaires du Maroc.
Par ailleurs, poursuit le quotidien citant un rapport d’Europol, le Maroc et la Syrie sont considérés comme les principaux pays pourvoyeurs de terroristes en Europe.
Le Maroc, note le journal, estime à plusieurs milliers le nombre de ses ressortissants combattant sur les fronts irakien et syrien. Pour sa part, le Centre de lutte contre le terrorisme, relevant de l’Académie militaire américaine, affirme que le nombre de Marocains combattant pour Daech est bien plus important que celui des nationaux ayant appartenu à Al Qaïda. Ainsi, et selon le journal, le nombre des Marocains engagés sur le front syrien est estimé à 1.622 combattants. Cependant, nombre d’entre eux ont quitté la zone pour se rendre en Libye et en Europe.