Ils sont encore des centaines à se trouver dans les zones de conflit syro-irakiennes, et bien peu d’entre eux ont réussi à rallier le Maroc jusqu'à présent. Les enfants marocains qui se trouvent toujours entre les mains de Daech restent très nombreux, à en croire les dernières données des services de la sécurité nationale.
Dans son édition du mercredi 19 mai, Assabah s’intéresse aux dernières révélations du contrôleur général au Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Mohamed Nifaoui, qui a évoqué la lutte du Maroc contre le terrorisme à l’occasion d’une Conférence nationale organisée par l’Observatoire marocain sur l’extrémisme et la violence (OMEV), lundi dernier, dans le cadre du 18e anniversaire des événements du 16 mai 2003.
Ainsi, Mohamed Nifaoui a expliqué que le Royaume avait recensé quelque 391 enfants se trouvant encore dans les zones de conflit entre les mains de Daech et que, jusque-là, seuls 82 avaient pu rentrer au Maroc. Par ailleurs, les dernières données disponibles font état de 288 femmes en Irak et en Syrie. Seules 99 ont pu rentrer.
Cette sortie du responsable sécuritaire a permis de dresser un état des lieux plus global concernant les Marocains se trouvant ou s'étant trouvés dans ces zones syro-irakiennes. Assabah
rapporte, à ce propos, que 1.659 combattants marocains y sont toujours. Parmi eux, 225 sont connus des services de sécurité pour leurs antécédents dans des affaires de terrorisme. En tout, le Maroc comptabilise également 270 personnes de retour dans le Royaume, dont 137 ont déjà vu leur dossier traité par le BCIJ. 745 autres n’auront jamais cette chance, puisqu’elles ont été tuées dans les combats, notamment lors d’attentats perpétrés au nom de Daech.
Par ailleurs, Mohamed Nifaoui a souligné que le Maroc avait, jusqu’ici, mis hors d’état de nuire 210 cellules terroristes et que 4.304 individus avaient été interpellés depuis 2002. Il a également révélé, dans des propos relayés par le quotidien arabophone, que les services de sécurité marocains avaient démantelé, depuis 2013, pas moins de 88 cellules ayant des liens étroits avec des groupes terroristes sur la scène syro-irakienne, en particulier avec Daech. 36 de ces cellules ont été interceptées durant les seules années 2015 et 2016. En tout, le démantèlement de ces groupes a empêché au moins 500 projets destructeurs dont les conséquences auraient été terribles.
Tout en rappelant que la lutte contre le terrorisme avait contraint le Maroc à réviser son arsenal juridique et à mettre en place des moyens d’empêcher que la religion ne soit utilisée à des fins malsaines, le Contrôleur général du BCIJ a souligné que la vigilance était toujours de mise.
