Il est surnommé Abderrahmane Al Maghrebi. Comme son nom l’indique, il est Marocain et il est le successeur favori d’Ayman Al-Zawahiri, ancien chef d’Al-Qaïda que l’armée américaine vient de neutraliser. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 4 août, citant un centre d’études internationales spécialisé dans les affaires du terrorisme, ce Marocain, Mohamed Abattay de son vrai nom, est à la fois gendre et conseiller principal de l’ancien chef d’Al-Qaïda. Mais, toujours en citant la même source, son CV ne s’arrête pas là. Membre de longue date d’Al-Qaïda, il est actuellement directeur de la branche de l’organisation terroriste en Iran. Il a également été pendant une longue période responsable de l’organe médiatique et de propagande de l’organisation, Assahab. Abderrahmane Al Maghrebi était déjà considéré au sein même d’Al-Qaïda, en 2011, comme une étoile montante de l’organisation depuis. Al Maghrebi a occupé, en effet, des postes de haut rang dans l’organisation terroriste. Il était le directeur général d’Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan, déjà en 2012. Après des années de pression antiterroriste internationale, il a déménagé en Iran, où il a continué à superviser les activités de l’organisation dans le monde entier. En tant que chef du bureau des communications externes d’Al-Qaïda, Al Maghrebi coordonne les activités avec les affiliés et membres de l’organisation. En janvier 2021, le département d’Etat américain a classé ce Marocain comme «terroriste international», souligne le quotidien. Sa tête a été mise à prix. Le gouvernement des Etats-Unis offre, en effet, une récompense allant jusqu’à 7 millions de dollars pour toute information sur Mohamed Abbatay, plus connu sous le nom de Abderrahmane Al Maghrebi. Qualifié le plus souvent de «renard d’Al-Qaïda», ce Marocain a réussi à leurrer les services américains pendant longtemps. Il a même été considéré comme mort durant une longue durée. Son passage en Iran et les conditions dans lesquelles il a regagné ce pays sont restées une énigme. Il ne fait pas, en effet, partie des membres de la direction de l’organisation qui sont passés dans ce pays en 2001, après la chute du régime des Talibans. Il ne figure pas, non plus, sur les listes des dirigeants d’Al-Qaïda qui sont passés dans ce pays dans le cadre d’une transaction politique entre l’organisation terroriste et Téhéran, bien qu’il occupe un poste très sensible au sein d’Al-Qaïda, relève le quotidien. D’après Al Ahdath Al Maghribia, Abderrahmane Al Maghrebi n’est pas le seul successeur potentiel d’Al Zawahiri. Sur la short-list des candidats au poste, figurent également l’Égyptien Saïf Al-Adel qui fait partie du «commandement central» et Yazid Mebrak, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ainsi que Ahmed Diriye, le chef de la branche djihadiste en Afrique de l’Est. Rappelons que le chef d'Al-Qaïda, l'Egyptien, Ayman Al-Zawahiri, a été tué, dans la nuit de samedi à dimanche dernier, en Afghanistan par une frappe de drone américain. Zawahiri était l'un des terroristes les plus recherchés au monde et les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse jihadiste en 2011, après la mort d'Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan. Introuvable depuis plus de dix ans, il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11 septembre 2001, qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis.
Par Amyne Asmlal
Le 03/08/2022 à 20h52