«Je me suis excusé», a écrit Théo Francken ce vendredi sur son compte Twitter. S’il ne s’agissait que d’une simple boutade, c’eût été acceptable. Mais les propos racistes du secrétaire d'Etat belge à la Migration sont savamment réfléchis. Pis encore, leur auteur est connu pour pareils impairs et pour son nationalisme exacerbé. Incorrigible, manifestement.
Ce vendredi, donc, ce nationaliste flamand a fait patte blanche en présentant ses excuses au Premier ministre Charles Michel, après avoir critiqué vigoureusement sa gestion du rapatriement des migrants soudanais en situation irrégulière. Et dans un geste de lâcheté et manquant de courage intellectuel, il dit avoir agi «avec émotion» sur ce dossier qui lui tient à cœur.
«Au coeur de la polémique: une invitation lancée à la fin de l'été par Theo Francken, coutumier des positionnements clivants, pour que des officiels du régime de Khartoum viennent aider les autorités belges, sur leur sol, à identifier les Soudanais voués à être expulsés car non candidats à l'asile en Belgique. Cette nationalité est très représentée parmi les migrants en errance dans Bruxelles, en transit vers la Grande-Bretagne», selon l’AFP.
Il est même allé jusqu’à établir une étrange similitude entre le Maroc et le Soudan, "pays où les droits de l'Homme ne sont pas respectés"!
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Ces propos racistes ont non seulement suscité une vague d’indignation auprès de tous ceux qui sont imprégnés de droits humains et de respect de l’Autre, mais ils ont également créé des clivages au sein même de la coalition au pouvoir, composée de libéraux, chrétiens-démocrates et nationalistes flamands de la N-VA.
«Theo Francken ne peut plus rester secrétaire d'Etat à la Migration, il est politiquement, idéologiquement et humainement inapte à cela», a estimé l'ancien chef de la diplomatie belge Karel De Gucht. On ne saurait mieux dire.