Plusieurs pays ont exprimé leurs regrets face à l’absence du Maroc à la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), suite à l’accueil réservé par le président tunisien au chef des séparatistes. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 31 août, que le président tunisien a pris unilatéralement cette décision en violation des règles régissant l’organisation de ce forum. Parmi les pays qui ont été surpris par cette démarche hostile, figure le Libéria qui a appelé à «suspendre les travaux de cette session en attendant de régler les problèmes liés aux procédures, suite à l’invitation unilatérale adressée à une entité séparatiste conviée à participer à cet événement».
La position libérienne s’aligne sur celles émises par plusieurs pays qui ont dénoncé l’invitation unilatérale faite par la Tunisie à une entité séparatiste contre la volonté du Japon (pays coorganisateur) et en violation des procédures de préparation et des règles établies. Il convient de mentionner, à cet égard, que le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, qui préside actuellement la CEDEAO, s’est retiré de cette conférence pour protester contre la participation du Polisario. De son côté, le président du Sénégal et président en exercice de l’UA, Macky Sall, a regretté que les travaux de la TICAD 8 soient marqués par l’absence du Maroc, «un éminent membre de l’UA».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que, pour sa part, la Guinée équatoriale s’est jointe à cette vague de mécontentements des pays africains à l’encontre de la participation des séparatistes à cette conférence. Son ministre des Affaires étrangères, Simeón Oypno Esono Angue, a déclaré: «Nous regrettons l’absence du Maroc qui est un pays d’une importance particulière au sein de la TICAD». Il a également appelé à trouver une solution durable au problème relatif à la représentation dans ce forum. De son côté, le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, a exprimé les mêmes regrets tout en soutenant la déclaration du président sénégalais et président en exercice de l’UA. Il en est de même pour le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, qui a regretté l’absence du Maroc tout en appelant à éviter de telles divisions lors des prochaines sessions de la TICAD.
S’alignant sur la même position que les intervenants précédents, le président des Iles Comores, Azali Assoumani, a regretté «l’absence du Maroc, un pilier de l’Afrique, pour des raisons liées au respect des règles qui ont été établies pour organiser la conférence de la TICAD».
Allant dans le même sens mais sur un ton plus ferme, le Japon a exprimé sa désapprobation et son refus de la participation des séparatistes du Polisario. La délégation japonaise a déclaré, au cours des travaux de la séance plénière, que «la TICAD est un forum de débats autour du développement de l’Afrique et que la présence de toute entité que le Japon ne reconnaît pas en tant qu’État souverain à ces réunions, y compris les réunions des hauts fonctionnaires et la réunion du sommet, ne change rien à la position du Japon concernant le statut de cette entité».