La population de Tindouf est interdite de circulation dans les camps de Tindouf, après que le Polisario ait décrété un couvre-feu, mardi 2 mai, à compter de 19 heures, apprend le360 de sources sûres. "Cette mesure contraignante a été décidée sur fond de préparatifs d'un sit-in prévu ce mercredi 3 mai devant le secrétariat général du Front Polisario, à Rabouni, en protestation contre l'humiliation que représenterait, selon les initiateurs de ce sit-in, le retrait des "moujahidins de la région de Guerguerat", expliquent nos sources.
Par la même occasion, le front séparatiste et l'Armée nationale de libération (ANP, armée algérienne) ont procédé au renforcement du siège autour des camps de Tindouf. Cette mesure concernerait, selon des sites proches de la direction du Polisario, les éléments de la "gendarmerie sahraouie", sommés de "se redéployer" en dehors des camps de Lahmada, certainement pour éviter d'éventuelles fuites de Sahraouis mécontents vers la frontière algéro-mauritanienne.
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Pour rappel, le Polisario a procédé au retrait de ses éléments armés de la région de Guerguerat, précisément au niveau du couloir terrestre appelé "Kandahar", où ils avaient dressé depuis la mi-août 2016, un "barrage de contrôle" qu'ils ont dû démanteler in extremis, avant de battre en retraite, quelques heures avant le vote de la résolution 2351, dans une tentative de se soustraire à une condamnation du Conseil de sécurité.
D'après les sources de le360, ce retrait forcé serait exploité par l'ancien "vizir de la défense", le dénommé Mohamed Lamine Bouhali, rival farouche de Brahim Ghali, chef du Polisario, et considéré comme le fer de lance des partisans du retour à la lutte armée, pour rameuter les habitants de Tindouf contre l'actuelle direction.
L'ancien "vizir", qui a forgé sa réputation sur des trafics en tous genres (drogue, voitures volées et cigarettes de contrebande), refuse toujours le poste de "ministre du peuplement" qui lui a été proposé début 2016 par Mohamed Abdelaziz, et continue de servir dans la soi-disant "armée sahraouie". Sa présence dans les rangs de ladite "armée" est vue d'un œil inquiet par le chef du Polisario qui craint une fronde susceptible de provenir aussi bien des militaires que d'une population, qui digère très mal la "défaite" de la bataille de Guerguerat et les avantages que tire la direction du Polisario d'un conflit où elle se complait si bien.
En somme, tous les ingrédients sont réunis pour une implosion qui s'avère imminente.