Des sources de l’intérieur des camps de Tindouf indiquent que certains «parlementaires» s’apprêtent à organiser un sit-in, le mercredi 6 mars, devant le siège de la «présidence» pour dénoncer la corruption endémique qui ronge la direction du Polisario. Cette dernière est très bouleversée par les protestations contre le cinquième mandat de Bouteflika, sachant que son sort est lié étroitement à celui du régime algérien. Les Polisariens suivent avec inquiétude cette «révolte» des responsables de certains organes de leur entité factice qui appellent, de plus, les habitants à soutenir leur manifestation. Les contestataires ont publié un communiqué sur ce premier sit-in, dans lequel ils dénoncent la corruption et la dilapidation de l’argent public. La population, ajoutent-ils, est très affectée moralement, surtout par des comportements dégradants nourris par l’exploitation aveugle du pouvoir à des fins personnelles. Une situation qui engendre la préférence tribale, le clientélisme, l’exclusion des compétences et la marginalisation des gens honnêtes.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 6 mars, que les «parlementaires» vont manifester contre la propagation de la corruption dans tous les organes du Polisario ainsi que dans ceux dudit «Etat». Ils dénoncent les corrompus qui profitent de l’immunité, de la faiblesse du système juridique et de l’absence de reddition, ainsi que de l’indifférence affichée face à ce phénomène. Les protestations des parlementaires du Polisario attisent davantage les tensions qu’ont connues les camps ces dernières semaines, après la reprise des manifestations contre la direction des séparatistes. Des contestations de caractère social et politique comme celles relatives aux arrestations, aux enlèvements et au sort des personnes portées disparues. Des mouvements qui marquent une transformation significative dans l’opposition contre la main de fer avec laquelle la direction du Polisario a toujours affronté ses opposants. Il est clair que cette révolte des «parlementaires», qui s’ajoute aux manifestations et aux «marches millionnaires» qui secouent l’Algérie, rendent les séparatistes plus fébriles et beaucoup plus pessimistes sur leur avenir.