Rien ne va plus pour l’actuel chef du Polisario. Les échos provenant du siège du "secrétariat national" du front séparatiste, à Rabouni, ne sont guère rassurantes pour cet ancien chef de guerre confronté désormais à une longue traversée du désert. «De retour du 30e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA (du 28 au 29 janvier 2018, à Addis-Abeba), Brahim Ghali s’est vu confronter à des critiques acerbes de la part de certains membres du secrétariat national de la «RASD» et des cadres du Polisario», révèlent à le360 une source bien informée.
Il n’y a pas de fumée sans feu. Revenu bredouille de son équipée éthiopienne, Brahim Ghali s’est risqué à vendre de «faux exploits» à sa population, en tentant de maquiller son échec cuisant du côté d’Addis-Abeba en «victoire retentissante» pour la prétendue «cause sahraouie». Ses pairs au "secrétariat national" lui reprochent en effet d’ «avoir placé la cause sahraouie dans un circuit vicieux, animant une propagande infondée, donnant l’impression à la population sahraouie d’avoir réalisé de nouveaux exploits lors du dernier sommet de l’UA», rapporte notre source.
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Les pourfendeurs de cette «ligne politique» basée sur le bluff font remarquer que la «RASD», depuis le retour du Maroc à l’UA, le 28 janvier 2017, «se trouve de plus en plus gênée dans ses manoeuvres, au sein des instances de cette structure panafricaine», relève la même source. «Même le projet de reprise des négociations avec le Maroc, sur lequel table le Polisario, va être sûrement étouffé dans l’oeuf, du moment que le Royaume semble ne pas adhérer à l’approche du nouvel Envoyé personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler, lequel s’est embourbé en proposant d’impliquer même des chefs d’Etat africains», pointent les détracteurs de Ghali.
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Et ce n’est pas tout. Les efforts entrepris par Brahim Ghali, ancien chef de «l’armée sahraouie» (1976-1991), pour «une mise à niveau de l’armée de libération sahraouie» ne font pas l’unanimité au sein de la direction séparatiste. Cette entreprise est pointée comme une «débauche de moyens» au détriment de «la survie des réfugiés, dans les camps, qui souffrent d’un manque flagrant en denrées alimentaires, médicaments et en eau potable».
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Le remue-ménage opéré par le même Ghali au sein du soi-disant «gouvernement sahraoui» en a rajouté à l’ire des contestataires. Cette opération de «lifting» traduite par la nomination de Mohamed el Ouali Aakik, lauréat de l’Académie militaire Cherchell, à Alger, en tant que «premier ministre», a produit un effet plutôt inverse. Et pour cause. L’ «heureux nominé» est réputé être l’un des barons notoires du trafic de drogue. Son niveau d’instruction très bas fait de lui déjà la risée du sahraoui lambda, pour ne pas parler des cadors du FP. L’anecdote qui circule dans les camps veut que le très improbable «destin sahraoui» se trouvera désormais entre les mains de deux ignares!
La population ne sait plus à quel saint se vouer, ni sur quel pied danser. «Même le pouvoir algérien, vacant en raison de la maladie d’Abdelaziz Bouteflika, ne manifeste pas clairement sa position, pour pouvoir orienter la direction du Polisario», constate, la mort dans l’âme, l’un des contestataires. Et ce ne sont surtout pas les thuriféraires du néant sidéral et sidérant payés à la petite semaine, à Rabouni comme à Alger, qui vont sauver les meubles. Si tant est qu’il en reste…