La nouvelle a fait l'effet d'un séisme dans l'opinion publique espagnole et à travers elle, à tous ceux qui suivent de près ou de loin le cas de Maloma Morales, empêchée depuis 14 mois de rejoindre sa famille adoptive à Séville suite à un voyage dans les camps de Tindouf. José Morales, son père adoptif, a lancé ce vendredi 3 mars un cri de détresse alertant contre le "mariage forcé" de sa fille Maloma. Il a indiqué avoir reçu cette nouvelle avec une "douleur incommensurable" tout en se disant "impuissant" face à cet acte méprisant la dignité humaine. "C'est avec une douleur et une impuissance infinies que j'ai appris que ma fille, Maloma, sera mariée de force ce samedi 4 mars à Tindouf où elle continue d'être séquestrée", s'est révolté Juan Morales, cité par l'agence de presse espagnole "EFE".
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Jose Morales, qui vit à Mairena del Alcor (Seville), a demandé aux autorités espagnoles d'intervenir d'urgence pour empêcher le "mariage forcé" de sa fille, déplorant que la promesse de son retour prévu en décembre dernier n'ait pas été honorée. Le recours à ce "mariage forcé" viserait à verrouiller toute possibilité de retour en Espagne de la victime, au grand dam des Nations unies, des ONG internationales de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch (HRW), mais aussi des autorités et de l'opinion publique espagnole.
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Jose Morales dit que "Le gouvernement espagnol ne peut pas tolérer cela. Nous ne pouvons croire que Maloma consente à ce mariage", s'est indigné Juan Morales, regrettant que "ce mariage forcé coïncide avec la présence dans les camps de Tindouf des membres du mouvement de solidarité espagnol, d'associations d'amis du peuple sahraoui et de plusieurs délégués du Front Polisario en Espagne, y compris un député de l'Andalousie".
Pour rappel, le maintien en séquestration de la jeune Maloma a provoqué, en avril 2016, une profonde crise entre Madrid et le Polisario. José Manuel Margallo, alors ministre des Affaires étrangères, avait convoqué, à son bureau, la représentante du Polisario, la dénommée Khira Bullahi Bad, pour lui signifier l'exaspération de Madrid en lui demandant de libérer la victime pour lui permettre de rejoindre sa famille adoptive à Séville.
Seulement voilà, la fille est toujours séquestrée. Et pis que pire, elle risque d'être mariée de force ce samedi 4 mars à Tindouf. Ce qui présage une hausse de la tension avec les autorités madrilènes et l'opinion publique internationale qui ne peuvent tolérer que des pratiques dignes de l'époque de l'esclavage puissent avoir encore cours à Tindouf, avec la bénédiction coupable d'Alger.
Le cas Maloma rappelle celui de Mahjouba, qui a été séquestrée pendant l’été 2014 et qui n'a été autorisée à rejoindre sa famille adoptive à Valence que grâce à la pression des autorités espagnoles. En revanche, Maloma Morales (Valence), Najiba Mohamed Belkacem (Huelva), ou encore Daria M'barek Salma (Tenerife, Iles Canaries) n'ont pas eu cette chance.
Du moins, cette pratique d'esclavage contredit-elle clairement et aux yeux de tous la phraséologie du Front Polisario et de son mentor algérien, chantres autoproclamés du "droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". Qu'ils laissent d'abord les femmes libres de choisir leur époux avant de lancer de grands slogans.