Haranguant les foules de l’Union nationale des travailles marocains (UNMT), la centrale syndicale des islamistes du PJD, Abdelilah Benkirane a, au cours d’un meeting organisé au centre de Rabat, qualifié d’insuffisants les résultats auxquels sont parvenus le gouvernement de Aziz Akhannouch et les syndicats (UMT, UGTM, CDT).
«Durant mon mandat, j’ai fait mieux», a-t-il scandé devant environ 2.000 personnes, sans avancer d'arguments. Plus loin, le secrétaire général du PJD s’est attaqué aux syndicats signataires de l’accord issu du dialogue social, sur deux fronts. «Ce sont des syndicats proches du patronat et non des représentants des travailleurs, car comment devons-nous expliquer leur décision de s’abstenir de tenir des meetings et des défilés cette année?», a-t-il commenté.
«Ces centrales évoquent des raisons liées aux festivités de l’Aïd, mais ce motif est fallacieux», a martelé le patron du PJD.
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Revenant sur la cinglante défaite électorale que son parti a subie le 21 septembre 2021, le chef du parti à référentiel islamiste a appelé ses militants à se mobiliser pour redynamiser l’action partisane. «Nous avons perdu parce que nous avons commis des erreurs. Comme nous avons abandonné nos fondamentaux, dont la défense de la langue arabe et de la cause palestinienne», a-t-il crié.
Abdelilah Benkirane s'est également lâché contre le régime militaire algérien. «Nous sommes des frères», a-t-il lancé à l'adresse du peuple algérien. «Etat et peuple marocains ne veulent pas de mal à l’Algérie, mais vous devez savoir que le Maroc ne lâchera jamais son Sahara quoi qu'il en coûte», a répété le secrétaire général du PJD.
A bout de 30 minutes d'une discours enflammé, sous un soleil de plomb en cette fin de ramadan, Benkirane a rendu un vibrant hommage au roi Mohammed VI et à l'institution monarchique. Ayant pris la parole par la suite, le secrétaire général de l’UNMT, Abdelillah Hallouti, a rejeté les résultats des élections syndicales qui ont relégué son syndicat à la 5e place au niveau national. «Ces résultats ont été faussés», a-t-il estimé, tout en dénonçant ce qu’il a nommé «l’exclusion de son syndicat du dialogue social».