Des sources dignes de foi révèlent que des dizaines de camions-remorques transportant des matériaux de construction ont été vus, dimanche et lundi derniers, attendant leur tour pour traverser le poste-frontière de Beni Ansar. Ces cargaisons, qui appartiennent à des parlementaires, des élus et des politiques marocains, servent à construire des projets militaires et économiques dans la ville occupée de Melilla. Les propriétaires de ces camions-remorques, parmi lesquels figure le président d’un conseil provincial, font des affaires avec l’entreprise BTP espagnole (SEROM), qui monopolise la construction de plusieurs projets socioéconomiques et militaires dans le préside occupé.
L’un de ces projets consiste en l’extension du quai du port de la ville, afin qu’il puisse accueillir des bateaux de croisières. Le quotidien Assabah, qui rapporte ces informations dans son édition du mercredi 11 mars, dispose d’une photo montrant les travaux de construction d’une base militaire dans la ville occupée. Les mêmes sources indiquent que la société précitée utilise des matériaux de construction achetés auprès de Marocains occupant des postes de responsabilité dans certains partis politiques. La proximité avec la ville de Nador et le bas prix des matériaux ont poussé les autorités de Melilla occupée à les utiliser dans la construction de la majorité de leurs projets.
Les mêmes sources soulignent que les propriétaires de ces camions ne déclarent ni la nature de la cargaison ni son poids réel, et ce avec la complicité des dirigeants de la société espagnole. Du coup, ce trafic qui rapporte gros au client espagnol constitue une perte pour la trésorerie de l’Etat, sans oublier que ces transactions illicites servent à consolider l’emprise coloniale de la ville, aussi bien économiquement que militairement. Le directeur de la société de BTP espagnole ne cache d’ailleurs pas sa satisfaction des chiffres d’affaires qu’il réalise en usant, notamment, de fausses factures.
Il avait même déclaré, lors d’une réunion avec des partenaires marocains, qu’il était prêt à verser des millions pour avoir la nationalité marocaine et pouvoir contrôler les matériaux de construction à la source. Les mêmes sources révèlent que les camions-remorques marocains arrivent chaque jour au poste-frontière de Beni Ansar à partir de 20 heures et ne parviennent à traverser qu’à 22 heures, après l’ouverture des portes, pour rejoindre la ville occupée.