Un échange suspect de biens immobiliers communaux réalisé par le Conseil communal de Kénitra a mené son président, qui n’est autre que le ministre de l’Energie Aziz Rebbah, devant la justice. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 23 novembre, que c’est l’Instance nationale de la protection des biens publics (INPBPM) qui a déclenché cette affaire. Cette instance a, en effet, porté plainte contre la mairie devant le tribunal chargé des crimes financiers de Rabat, en demandant l’audition et le jugement de tous ceux qui sont impliqués dans cette manipulation.
L’INPBPM accuse la commune d’avoir échangé un bien communal contre un lot de terrains situé dans un lieu stratégique à l’entrée de la ville. Cette opération a été actée par un notaire, très connu dans la capitale du Gharb et qui croupit, aujourd’hui, en prison. Personne ne sait où est passé le reliquat de cette transaction immobilière, estimé à 4,08 millions de dirhams. Par contre, le lot de terrains qui était en possession de la commune a été enregistré à la conservation foncière, construit et livré.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que le conseiller istiqlalien, Abdellah El Ouariti, indique que des suspicions de fraude planent sur ce dossier, surtout lorsqu’on a découvert que le chèque représentant le reliquat n’avait pas été encaissé pour des raisons farfelues. Et l’élu de l’opposition d’ajouter que le bureau du Conseil municipal a dissimulé la vérité sur cette transaction, puisque le chèque a été émis en 2019 et n’a été évoqué que vers le milieu de l’année 2020. De plus, ajoute-t-il, les autorisations nécessaires avaient été accordées au bénéficiaire qui a construit un immeuble sans même s'être acquitté de la totalité du montant de la transaction.
Le conseiller istiqlalien souligne que l’opposition est prête à fournir tous les éclaircissements sur cette affaire, soumise à la justice. Contacté par Al Akhbar, l’adjoint PJDiste du président du Conseil communal, Abdelhak Bouchri, a préféré faire la sourde oreille. Il devra pourtant, un jour ou l’autre, répondre devant la justice des accusations de l’INPBPM sur cet échange douteux et sur le chèque qui n’a pas été encaissé.