Dans un article de son reporter accrédité à l’ONU, le quotidien estime que "les cartes sont en passe d’être redistribuées, peut-être parce que la montée en puissance des groupes extrémistes est venue changer la donne régionale", relevant dans ce contexte que le problème du Sahara "revient tout doucement sur le devant de la scène à cause cette fois de la menace qu’il constitue pour la paix, la sécurité et la stabilité".
Notant que ce vieux conflit est un héritage de la guerre froide, l'auteur de l'article souligne que bien qu’il ait réussi aux années 70, avec le soutien d’Alger, son principal bailleur de fonds, à gagner des soutiens, le Polisario souffre ces dernières années d’un sérieux problème d’image, relevant que "les liens de plus en plus évidents avec l’armée et les services algériens, le détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf et l’implication des membres du Polisario dans des trafics en tous genres ont poussé nombre de pays à se montrer beaucoup plus prudents sur cette question".
Le journal rappelle que le territoire du Sahara, "rattaché jadis à l’empire chérifien, lui a été arraché par les Espagnols".
Déplorant la fermeture des frontières entre les deux pays, le journal souligne que le conflit autour du Sahara "freine la nécessaire union du Maghreb et le développement de la coopération économique dans la région", citant le chercheur universitaire Charles Saint-Pro, qui vient de présenter à Genève son ouvrage "Sahara Marocain, le dossier d’un conflit artificiel".
Selon l'expert français, "ce sont environ 2 à 3 points du PIB en moins et donc des centaines de milliers d’emplois par an de perdu" pour les pays de la région. Et le journal d'ajouter qu’aujourd’hui, le lobbying de l’Algérie ne rencontre plus la même adhésion que par le passé sur la scène internationale.