Mais nous ne pouvons permettre que cette pandémie secoue notre confiance en nous-mêmes et en nos institutions... Nous ne pouvons permettre qu’elle atteigne notre capital d’espoir en l’avenir d’une vie décente, d’un système de santé performant et d’un enseignement de qualité... car l’instinct de survie, la confiance et l’espoir constituent cette force intérieure qui habite l’homme et qui le stimule pour gagner ses combats contre les difficultés, les pandémies et les maladies contagieuses que l’humanité a connues depuis les temps anciens...
La pandémie du coronavirus n’est pas la première en son genre et ne sera pas la dernière... L’histoire de l’humanité a auparavant connu des pandémies encore plus mortelles, rappelons-nous de la peste, à l’époque de l’empereur byzantin Justinien, ayant engendré près de 4 millions de victimes humaines au sein de l’empire ce qui a, selon les historiens, affaibli et contribué au déclin de l’Empire byzantin...
Ou encore de la peste noire entre 1346 et 1353, où la population du continent européen a chuté de 80 millions à 30 millions d’habitants... ou le virus contagieux de la variole qui s’est propagé en Europe puis dans le monde en raison des voyages d’explorations, jusqu’en 1977, année où le dernier cas de contamination a été enregistré après la découverte d’un vaccin contre la maladie par le scientifique Edward Jenner...
Puis la grippe espagnole découverte en Amérique en 1918, connue sous ce nom parce que l’Espagne est le premier pays qui a découvert son existence, car ce dernier n’avait pas participé à la Première Guerre mondiale et n’était de ce fait pas tenu à la confidentialité ou résigné à la peur que la panique s’empare de ses soldats... La pandémie s’était propagée dans les pays du monde à cause des mouvances des soldats et avait engendré plus de 50 millions de victimes, certaines sources parlent même de 100 millions de victimes, faisant clairement plus de pertes humaines que la Première Guerre mondiale... Rappelons-nous aussi de la «grippe asiatique», la «grippe de Hong Kong» et de bien d’autres...
Si nous vivons aujourd’hui à l’époque de l’évolution technologique et de la révolution numérique qui ont effectivement fait du monde ce «village planétaire» permettant de définir l’étendue de la propagation du coronavirus, d’échanger les informations, les expériences et les statistiques entre les laboratoires, de coopérer et coordonner les actions entre les systèmes de santé à l’échelle internationale et de fournir l’aide médicale, financière et alimentaire pour surmonter les répercussions du coronavirus...
Quelle était alors la situation de la population mondiale lors de la pandémie de la «grippe espagnole» par exemple, qui avait coïncidé avec des événements historiques importants comme la Première Guerre mondiale et les répercussions de la révolution russe en 1917 qui ont aussi engendré des pertes humaines par millions et de grandes transformations politiques?
Peut-on dire que nous sommes chanceux de cette révolution numérique qui fait aujourd’hui que tous les habitants de la Terre s’informent en même temps et en temps réel des statistiques, des répercussions et des résultats des tests de laboratoires et que l’aide puisse être coordonnée pour atténuer les pertes que ce soit au niveau humain ou financier? Ou que «la grippe espagnole» a été une raison ayant poussé les pays du monde à adopter le principe de la transparence dans la communication des informations sur les pandémies afin d’empêcher leur propagation au-delà des frontières?
Est-ce que la communication des statistiques de la part d’institutions officielles de la santé et par le biais des médias officiels de l’état est un moyen de lutter contre les «fakenews»? Ou est-ce que le facteur de la transparence (qui était absent pendant la grippe espagnole) ou la consécration de la confiance du citoyen en les institutions du pays est ce qui garantit l’application des mesures dictées par l’Etat, dont celle du confinement sanitaire et des autres gestes de prévention?
Nous témoignons aujourd’hui, et ce en toute objectivité, des résultats du «nouveau concept de l’autorité» annoncé par Sa Majesté le roi Mohammed VI depuis 20 ans... Nous le vivons dans ses détails en forme d’images et d’expressions de civisme avec les femmes et les hommes du pouvoir qui se déploient dans les ruelles pour faire respecter le confinement sanitaire pendant que nous menons une guerre contre le coronavirus...
Nous témoignons, en toute objectivité, des efforts consentis par tous les acteurs de l’état marocain, indépendamment de l’appartenance partisane ou des agendas politiques... des efforts colossaux concrets dans les secteurs de la santé et de l’éducation... Nous vivons aussi les expressions du civisme dans la solidarité entre le tissu social marocain et l’entraide sociale grâce aux acteurs de la société civile qui procurent l’aide alimentaire et matérielle aux catégories vulnérables et informelles les plus touchées par les répercussions de la pandémie du coronavirus...
Nous vivons également une expérience extraordinaire de patriotisme à travers les actions des Marocains du monde qui ont contribué par des initiatives de solidarité sociale au Maroc et dans les pays d’accueil d’une part... et comme ambassadeurs dans les hôpitaux des pays de résidence en tant que professionnels de la santé ou en tant qu’experts dans les laboratoires ou au sein de la société civile de ces pays, d'autre part.
Toutes ces données réalistes et objectives sont la preuve que nous disposons d’un capital de confiance solide en nos institutions dont témoignent les citoyens sur le sol marocain ou les Marocains du monde, un capital qui renforce notre espoir d’entamer avec force et résistance l’étape de l’après-coronavirus... car pour gagner une bataille, la préparation matérielle ne suffit pas, tandis que la préparation psychologique a souvent été un élément décisif dans tous les défis... C’est ce qui nous incite à renforcer cet aspect chez les citoyens à travers la confiance en les institutions de l’Etat, nous pouvons alors gagner grâce à une approche participative et une responsabilité partagée...