Une fois de plus, le gouvernement Benkirane fait la Une de la presse de ce mercredi 28 août. Après avoir remercié le roi Mohammed VI d'avoir refusé de dissoudre le Parti justice et développement (PJD) suite aux événements du 16 mai 2003, voilà que, dix ans plus tard, Benkirane se trouve confronté à trois leaders du parti de la lampe qui relancent le débat dans le cadre de la deuxième journée du meeting de la jeunesse PJDiste ce lundi à Casablanca. En effet, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, Habib Choubani, ministre chargé des Relations avec le Parlement, et Abdellah Bouanou, chef du groupe parlementaire PJDiste, ont enchaîné les interventions visant à "défendre, chacun à sa façon", le gouvernement.
Un gouvernement de résistance ?
Ainsi, selon Akhbar Al Yaoum, "Habib Choubani a inventé une expression schématisant la situation particulière dans laquelle se trouve le gouvernement" : "Cette équipe n'est pas un gouvernement normal. Elle est le fruit de la démocratie. C'est un gouvernement de résistance", cite le quotidien arabophone. Et d'enchaîner, citant le ministre chargé des Relations avec le Parlement, que ce gouvernement "poursuivra son action jusqu'au bout et ne baissera pas les armes, bien que la fuite soit la solution la plus facile". De son côté, le parlementaire Abdellah Bouanou rapporte que la participation du PJD "a créé une animosité avec différentes parties" dont certaines rêveraient de nous entraîner vers le "scénario égyptien".
Al Khabar, pour sa part, retiendra les propos de Bouanou, à l'occasion de cette même rencontre, propos relatifs aux "surenchères politiciennes" qu'a suscitées l'affaire Daniel Galvan et au dernier discours du roi Mohammed VI. Discours au cours duquel le souverain avait, rappellons-le, exprimé son "regret" quant à l'état des lieux du secteur de l'Education. Selon le journal, Bouanou a également dénoncé les dernières diatribes du parti de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et de ce qu'il appelle les "médias partiaux" : Il les accuse tout bonnement "de vouloir ramener le Maroc à la période antérieure à 2003". Après l'intervention -virulante- de Abdelilah Benkirane à l'ouverture du meeting de la jeunesse du parti de la lampe, dimanche dernier, ce lundi a été le jour J pour les trois têtes d'affiche du PJD qui ont pris le relais pour pointer du doigt leurs adversaires. Une sortie qui résonne comme un réglement de vieux comptes purement politiques.